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Les archives de Côté Beurre
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29 août 2006

Billets de Février 2006

Note de l'Auteur : Comme toujours, ces billets sont présentés de manière déchronologique. Attention, pour certains billets, il eut été opportun d'avoir la photo qui les accompagnait... Mais j'ai eu la flemme de toutes les remettre. J'en profite donc pour lancer un message à ceux là, rares, qui voudraient obtenir ces photos : Démerdez-vous pour deviner... Et si vous ne pouvez vraiment pas survivre une seconde de plus sans ça, écrivez-moi en précisant bien de quel billet il s'agit (date, titre, peut-être le sujet...), et je vous répondrai courtoisement en vous envoyant la photo (si je l'ai encore) ou en vous disant de quoi il s'agit, sans même vous traiter de sale petit bout de rectum fétide et distendu de babouin hémorroïdaire.

P.S.: J'adore le billet sur les Schtroumpfs. C'est celui qui ets tout en bas.

27/02/2006

Viva la Ban

Je suis allé aux Lilas. Ce n'est pas la saison, c'est vrai, mais je ne parle pas des fleurs ;

je parle de la banlieue juste au delà de la porte des Lilas. Ce n'est ni tellement mieux ni

tellement pire que certaines banlieues pourries, comme coin, la porte des Lilas, même si

c'est peu riant et assez crasseux, entre une boulangerie fermée et une armurerie, un métro qui pue la pisse et la caravane d'une voyante de supermarché...

J'en profite pour dire à tous ceux qui se sont cru malins et ont relayé la fausse info que la

banlieue n'est pas, étymologiquement, un "lieu de bannissement"... C'est simplement un lieu ou l'on exerce le droit de ban. En latin médiéval bannus, le ban, mot germanique, n'a rien d'un ostracisme : c'est simplement le pouvoir d'ordonner, de commander, en l'occurrence l

'expression du fait que les territoires autour de paris dépendent de cette ville.

"Le ban et l'arrière-ban", expression qui signifie de nos jours toutes les huiles, toutes les têtes connues, c'est le service armé du Roi (qui réunit donc les nobles les plus importants),

parce que le droit de ban était à l'origine sa prérogative. Quant à la bannière, c'est tout simplement l'étendard qui désigne un seigneur : un privilège militaire des seigneurs qui on

t assez de vassaux pour être chevaliers bannerets (toujours la même origine).

Si j'ose dire, c'est plutôt banal ! C'est un autre mot qui a la même origine : le ban, c'est le

droit courant. La "banalité" est la redevance exigée par le seigneur pour l'utilisation de bâtiments qui en dépendent que de lui (le four, le moulin du village...), un sens aujourd'hui oublié, mais bien là. La banlieue n'est donc pas un lieu d'exclusion, mais la "servante", le sujet de la ville et de son seigneur. Voilà qui donne un nouvel éclairage aux émeutes.

Et moi qui croyais que le temps des jacqueries était révolu en notre pays épris de liberté...

26/02/2006

La gloire, enfin !

Je viens de recevoir aujourd'hui même mon premier commentaire défavorable ! J'en suis extrêmement content, je pense que je vais fêter ça. toutes les occasions sont bonnes pour fêter, je trouve. Surtout, la personne (qui se cache derrière l'anonymat et un blog à accès restreint) a choisi un billet d'humeur particulièrement engagé ("Parent couille", allez-y voir si vous voulez) et a peut-être même lu les autres.

Franchement, ça me réjouit ! d'une part parce que j'ai la confirmation que j'ai un impact et que j'adore l'attention. C'est vrai, si quelqu'un arrive à détester ce que j'écris suffisamment pour perdre son temps à laisser un mot même pas argumenté ni raisonné, c'est que ça a influencé sa journée, ou qu'il n'a rien d'autre à foutre dans la vie. Et vu le nombre de cons sur Terre, si j'en choque un, il est clair que je suis sur la bonne voie.

Alors je ne sais pas qui c'est (apparemment c'est une certaine ou un certain "lolotte") mais je lui transmet ce message : Si tu trouves mon Blog nul, tant mieux, et tu n'as même pas à t'excuser par un "dsl" timide mais poli, c'est juste un avis. Et en l'occurrence, je me fous du tien. Voilà, c'est dit, il fallait que cela le fut. Et maintenant, passons à autre chose, parce que c'est tout de même pas super intéressant, tout ça.

24/02/2006

Pump it up

Tiens, quand une bonne idée est lancée, elle se développe fatalement ! Vous vous souvenez de mon concours débile, le jeu de la Haine ? Mais si, c'était autour du Nouvel An dans ce même Blog. Eh bine même chose, en plus grand, au Baron : La première cérémonie des "Gérard" du cinéma, des parpaings de dix kilos récompensant les pires acteurs, réalisateurs et gens du spectacle...

Il y a quinze catégories, un peu différentes des miennes mais pas tellement. Et j'ai apparemment un goût très sûr puisque c'est effectivement Arielle Dombasle et Michael Youn, Christian Clavier et Patrick Braoudé, tout ce beau monde, qui ont été "primés". Evidemment, personne n'est allé critiquer Luc Besson, ou faire une catégorie "pire journaleux", vu que le jury est composé de trente journalistes qui veulent faire populiste.

De là à dire qu'on m'a pompé l'idée, il n'y a qu'un pas... Que je ne franchirai pas. C'est vrai quoi, le prix citron, c'est du déjà-vu... L'idée est dans l'air depuis très longtemps, et je suis même heureux si, par hasard, mon Blog a pu influencer la création d'une telle cérémonie (ce qui n'est pas prouvé). Surtout si c'est pour descendre Michael Youn, d'ailleurs. Enfin, ils auraient pu me demander, j'aurais dit oui.

C'est vrai qu'on ne demande pas avant de pomper, quand on fait un article à la "gonzo", ça gâche le truc. Il y a tellement de brèves qui sont reprises telles quelles, tellement d'histoires de mauvais journalistes qui reprennent des infos non vérifiées... Tout le monde sait que les "journaleux d'aujourd'hui" sont des vautours incompétents et impertinents (au sens premier du terme : non pertinents) bouffis de galimatias.

Mais après tout ils ont raison.  J'ai moi-même pas mal pompé (je vous en prie...) quand c'était permis. Je veux dire, ce Blog est en accès libre et public, j'y écris ce que je pense : quand on crie sur une caisse à savon de Hyde Park, fut-elle virtuelle, doit-on s'offusquer que cela donne des idées à quelqu'un, ou même que les propos soient repris ? Bien sûr que non. C'est fait pour ! Mais j'espère leur avoir mis le nez dedans...

Et la prochaine fois, je garderai mes bonnes idées pour moi.

Return of the Vengeance of the Egg from Outer Space

J'ai oublié hier (c'est à dire il y a quelques minutes, puisque nous sommes à cette charnière obligatoire et mathématique entre les jours que personne ne respecte, minuit, qui n'est ni le milieu de la nuit ni l'heure du crime mais plutôt un énorme cliché...) de vous parler de celui qui m'a fourni (enfin, chez qui j'ai lâchement piqué...) la photo de l'oeuf qui illustre le billet précédent (celui sur Calimero). (Promis, les parenthèses, demain j'arrête...).

Eh bien c'est notre Vulcain préféré, Monsieur Spock himself, Leonard Nimoy. Il en aura vu de drôles dans sa carrière, et son personnage aux oreilles pointues l'aura poursuivi comme une sale blague. Je ne vais pas vous raconter tous les problèmes qu'il a eu, le pauvre, ils ont été suffisamment étalés partout. Par contre, il a changé de voie : il est photographe d'art. Il a même un site web. Je ne donne pas l'adresse, c'est facile à trouver.

C'est donc un homme aux multiples talents. Personnellement, je trouve que son travail sent beaucoup les années 70, mais je m'abstiendrai de porter un jugement autre que purement empirique puisque j'y connais que dalle en photo et que, lui, a publié des bouquins, quand même. Toujours est-il que, pour information, et dans la rubrique "que sont-ils devenus", la photo précédente et celle qui illustre ce billet sont toutes deux de Leonard Nimoy.

Que dire, sinon le classique voeu vulcain, Live long and prosper ?

Comme aurait ajouté Maurice Chevalier, Yop-là Boum.

23/02/2006

C'est trop injuste !

Tout le monde connaît le petit poussin noir avec son éternelle coquille d'oeuf sur la tête, Calimero, et tout le monde sait que c'est sa citation favorite. Et le contraire serait étonnant. Tout petit déjà, quand les frères Nino, Toni Pagot et Ignazio Colnaghi l'inventent en 1963 pour les besoins publicitaires d'une marque de lessive, il devient noir parce qu'il tombe dans la boue... Et le reste, malgré la lessive, car il passe mieux comme ça.

Quelle joie sadique avons-nous, enfants, éprouvé devant l'adaptation en dessin animé des années 70 ! Avec quelle délectation avons-nous vu les mésaventures communes de cet innocent poussinet, objet de tortures morales et mentales communes à l'enfance, mais surpultipliées pour cause de dessin animé ! Quel plaisir masochiste nous poussait à regarder cette lavette se faire baffer injustement encore et encore !

Oui, masochiste, car les enfants s'identifient bel et bien à lui. C'est le seul personnage à présenter le monde de manière injuste, quand bien même il vit dans un cadre familial gentillet en apparence normal et plein d'amour... Et c'est ce qui le rend si "mignon", en tous les cas si pitoyable. Calimero n'est en effet jamais récompensé pour toutes ses bonnes intentions. Toujours incompris, ne reflète-t-il pas les interrogations et les tracas de l'enfance ?

La production des épisodes de Calimero, depuis l'Italie puis le Japon, s'est poursuivie jusqu'en 1995, et sa renommée a survécu à ses créateurs. Un destin vraiment trop injuste si on considère que ce dessin animé est mal fait, peu imaginatif, moche, et parle d'une infecte sous-merde, d'un faible avorton incapable de s'exprimer, dont tout le monde se fout et qui va chialer et emmerder sa pauvre mère plutôt que de se faire respecter.

Ce qui est encore plus injuste, c'est que personne ne se souvient de celui à qui Calimero emprunte son nom : Saint Calimer, ou Calimerius, fêté le 30 juillet (ou le 31, selon les calendriers). Il est né en Grèce, a été élevé à Rome, et a été le disciple du pape Saint Télésphore (cette époque est une mine de noms pour cartoons...). Il est passé évêque de Milan, et a évangélisé à tour de bras : on l'a surnommé "l'apôtre de la vallée du Po". Un peu scato ?

Passons... Arriva ce qui devait arriver, le gouvernement changea pour un moins tolérant envers les sectes monothéistes, et l'empereur Commode (oui, le méchant sanglant dans Gladiator, qui était aussi un brin strict dans la vie) lança des persécutions qui aboutirent à son martyr : on le précipita tête la première dans un puits. Si ça, c'est pas trop injuste, ma bonne dame... Ses reliques sont enterrées sous son église, à Milan, pour les curieux.

J'aurais pu vous parler de Calimerius de Montechiaro (1430-1521), un abbé dominicain qu'on fête le 28 novembre, mais il est beaucoup moins marrant : Sa petite histoire, c'est qu'il a vécu très vieux et qu'il a prêché dans toute l'Italie, et que quand il avait 90 ans et qu'il ne pouvait plus se lever pour faire son sermon au pupitre, des paroissiens l'ont soulevé pour qu'il puisse faire son boulot. Une honte ! Le pauvre vieux, a son âge...

Oui, il y a décidément des choses qui sont trop injustes.

22/02/2006

Je vous Xène, au fond ?

Connaissez-vous la Cyropédie ? C'est un vieux bouquin très sympa qui raconte la vie de Cyrus le Grand, roi des Perses, et c'est Xénophon qui l'a écrit. Il est replet d'un style parsemé de listes et de conseils philosophiques, chers aux Grecs, et contient de nombreux principes encore tout à fait d'actualité (Xénophon était un gosse de riche et un contestataire qui s'est retourné contre son pays... Un genre très populaire en ce moment).

Il n'empêche qu'il écrivait bien, et que l'enfance de Cyrus est relatée avec force anecdotes charmantes, qui se veulent toujours élogieuses. Cyrus était paraît-il doué en tout (admettons... mais bon, ça sent quand même la grosse flatterie, surtout que l'auteur n'y était pas), mais des histoires présentées comme positives de point de vue culturel de Xénophon font un peu... Comment dire... Sale gosse.

Cyrus n'hésite pas à faire de la lèche aux profs pour obtenir le droit d'être arbitre des litiges pour ses petits camarades. Chez son grand-père, on lui donne tout ce qu'il veut, y compris des trucs démentiels (un zoo personnel plein de fauves pour qu'il puisse les chasser avec ses copains, des armes en métaux précieux...) Mais il en veut plus encore, et il flatte son grand-père en faisant jouer la corde sensible jusqu'à ce qu'il l'obtienne !

A part ça, il obéit à son père, écoute ses conseils même s'il finit par faire à son idée, fait tout selon les traditions et essaie d'avoir des idées originales. Dans le bouquin il y arrive, mais ou s'arrêtent les faits, ou commence la légende dorée ? Peu importe, nous parlons ici non pas de l'éventuel Kurush, roi de Perse, mais bien du leader idéalisé par Xénophon, Hérodote et d'autres, libérateur des juifs de Babylone... Et maître chanteur affectif.

C'est présenté de façon tout à fait normale, bien entendu, vu que les grecs étaient de grands élitistes très branchés lois (les inventeurs de la "démocratie" ne donnaient pas le droit de vote aux femmes, aux non-grecs de souche, aux esclaves, aux déclarés fous, aux moins de trente ans, a ceux qui n'ont pas fait leur service militaire, à ceux qui ne payaient pas l'impôt... bref, il y avait, quoi, une trentaine d'électeurs pour Athènes).

Mais il n'empêche que c'était un sale petit lèche-cul fils à papa. Je m'y connais, j'en suis un aussi.

21/02/2006

Ô, Torino ! (Oui, je sais, vieux calembour infect...)

Le sport est le royaume du manque de classe, d'accord : c'est normal, l'exercice et la performance physique en tant que but exclusif dans la vie ne pousse pas forcément à l'élévation mentale, même si certains sportifs sont sans doute très cultivés (bon, vous me ferez signe quand vous en rencontrerez un, parce que moi je n'en ai jamais vu... mais on ne sait jamais). Mais là, heureusement que le ridicule ne tue pas.

Je ne comprendrai jamais pourquoi le mauvais goût hante le monde de la compétition sportive comme l'odeur de pets dans les mouroirs. Les maillots, même avec des couleurs vives, en prenant des coupes pratiques qui laissent les athlètes libres de leurs mouvements, avec les nouveaux matériaux, on pourrait arriver à faire quelque chose de mettable... Mais non, à la place on a ces trucs hideux et bariolés qui flottent n'importe comment !

Je ne parle même pas des écussons des sponsors, tellement nombreux qu'on les voit à peine, et qui forment comme un arlequin sur des athlètes dont on ne voit même plus le drapeau. Le spandex moulant, à la limite, ça pourrait passer... Mais non, il faut qu'il y ait des renflements bizarres pour accrocher ci ou ça, et les fans de Goldorak qui conçoivent ça ont l'air de penser que plus il y a de bandes colorées dans tous les sens, mieux c'est.

La palme revient quand même aux costumes des patineurs artistiques, qui ont systématiquement vingt à trente ans de retard par rapport à la mode, et font toujours penser à des reliquats de la vieille garde-robe de la période flashy d'Elton John. A un moment ça s'était calmé, mais maintenant, la mode des "habits de lumière", du strass et des zigouigouis pastels flottants revient en force, avec les cols ouverts jusqu'aux abdos... pour les deux sexes !

Cette année, aux jeux olympiques (Et je précise que j'ai vu ça par hasard, ma mère regardant les épreuves de patinage... Je méprise les JO, et je ris des histoires de dopages soulignées par le sieur Nikolavitch. Je ne regarde que les compétitions de natation, quelquefois la gymnastique, et seulement les hommes...) j'ai trouvé pire que tout ça : Les médailles. Oui oui, je parle des pendentifs style bronze, argent, or...

D'habitude c'est relativement classique... Pas toujours très joli, mais c'est au moins frappé, gravé, moulé, quelque chose quoi ! Là, rien. C'est un gros rond plaqué dans le métal habituel, bien large pour qu'on le voie de loin et poli que ça brille à la télé, avec un trou au milieu pour passer le ruban. Au début on se demande si c'est une pièce japonaise géante ou un donut. Sérieusement, la médaille d'argent, on dirait un CD !

Alors il y a de vagues lignes dessus et une inscription (sans doute "Torino 2006", ou "merde à celui qui le lira" en Italien, allez savoir...) mais ça reste assez simple. J'aime bien le design, mais quand même, se retrouver avec un DVD peint en doré autour du cou, accroché à un ruban façon boite de chocolat, c'est un peu de l'arnaque. Ils sont vraiment cheap, les italiens, cette année. Ou alors ils ont tout claqué pour les cérémonies.

20/02/2006

Pas de printemps pour Marni

Voilà une grande incomprise d'Hollywood : Marni Nixon. Elle a chanté pour tout le monde, et tout le monde l'a écouté, ravi... tout en croyant que c'était quelqu'un d'autre à chaque fois. Elle a chanté non seulement à Broadway mais aussi de l'opéra et c'est une soprano de grand talent. Le problème c'est le nom : Marni, comme dans le film, Nixon, comme le président. Et puis elle a un faux air de Julie Andrews ou de Felicity Lott.

Elle est vraiment mal tombée côté gloire et célébrité, la pauvre : elle rappelle tellement de gens que tout le monde la confond avec eux, et elle a chanté à la place de tellement de stars qu'on croit que c'est leur vraie voix et pas elle. Par exemple, saviez-vous que le film "My Fair Lady" est tiré de la comédie musicale de Broadway dans laquelle c'était Julie Andrews jouait Eliza Dolittle ? Les producteurs voulaient Audrey Hepburn pour le film.

Seulement la petite Audrey, elle est bonne actrice, elle est jolie, elle fait ses accents correctement, mais elle ne sait pas aligner trois notes, et certainement pas chanter une partition aussi exigeante ! Et ils ne pouvaient pas reprendre Julie Andrews : déjà, c'est pas gentil, et en plus elle tournait Mary Poppins à l'époque. Donc, la voix chantée de Eliza Dolittle dans "My Fair Lady" ce n'est ni Audrey hepburn ni Julie Andrews, c'est Marni Nixon.

S'ils avaient effectivement pris Julie Andrews, ils n'auraient pas eu besoin de doubler quoi que ce soit : elle avait du coffre : regardez Mary Poppins, la Mélodie du Bonheur ("The Sound of Music"), Victor-Victoria... Bon, maintenant elle a la cinquantaine bien tassée, elle a une jolie voix, mais ses aigus sont morts au champ d'honneur et elle pisse sous elle quand elle force trop la voix, à force de ne plus travailler. Normal.

Mais ça n'a aucun rapport avec la choucroute... Je disais donc que c'est aussi Marni Nixon qui double toutes les chansons de l'héroïne dans "The King and I" ("Le Roi et Moi" en français), mais pas seulement : elle a aussi doublé la star de West Side Story... Et dans la chanson "Diamonds are a girl's best friend", c'est encore elle qui a prononcé, à la place de Marilyn Monroe qui faisait des couacs, la phrase "These rocks don't lose their shape" !

Son seul rôle vraiment marquant est justement lié à Julie Andrews : Dans la Mélodie du Bonheur, elle joue l'une des nonnes, la soeur Sophie. C'est un tout petit rôle, mais elle participe à la jolie chanson débile des nonnes, "how do you solve a problem like Maria ?". Jouer une religieuse qui chante comme à Broadway avant le succès de Sister Act et de Nunsense (la comédie musicale ou il n'y a que des nonnes), c'était assez osé.

A part ça, elle a doublé des dessins animés (notamment Mulan de Disney), eu des rôles à la télévision (uniquement à Seattle...), et elle a quand même bien gagné sa vie avec des concerts et des tournées. Je ne suis pas sûr, mais je crois qu'elle habite à New York et donne des cours de chant, des master's class, ce genre de choses. Comme quoi, on peut rester dans le métier et avoir du succès sans être une star...

Elle a fait de son mieux, elle n'a pas hésité à faire tous les genres et à être audacieuse, et sans bâcler, même pour l'alimentaire... Elle a même eu trois enfants qui ont réussi. Elle n'a rien à se reprocher, bien au contraire. Mais on ne m'enlèvera pas de l'idée qu'une telle carrière, lorsqu'on songe a tout ce qu'elle a accompli, tout ce pour quoi elle a travaillé et l'étendue de ses talents, a des relents d'ingratitude.

Ouais. C'est même dégueulasse. Salope d'Audrey Hepburn.

18/02/2006

Rien ne va plus

Je ne sais pas si vous aviez eu vent de ce fait divers survenu il y a déjà un an (environ), un incident de plus dans le florilège français... C'était cette histoire de Casino, prés de la Garonne il me semble. Il prouve encore une fois, s'il était besoin, qu'on ne peut pas matériellement faire la moindre affaire en France sans payer de pots-de-vin ou tricher, au moins un peu, avec les règlements, les arrêtés, les lois, bref, le système.

Selon la loi, un casino ou un établissement de jeux d'argent doit être construit et en état de fonctionner avant de pouvoir demander l'autorisation d'ouvrir à la préfecture (elle délivre une licence, ce qui en soi n'est pas un mal, permettant l'exercice de cette profession). En général, comme ça coûte très très cher de construire un casino et d'embaucher le personnel, on s'arrange pour connaître la décision à l'avance.

C'est vrai quoi, en y réfléchissant bien, les édiles, les préfets, les décideurs, ce sont des notables que tout le monde connaît, par nécessité. Ils ont le pouvoir de dire oui ou non, de bloquer la machine ou d'ouvrir la porte. Quand un quidam vient à eux en toute sincérité, que ce soit pour ouvrir un casino ou quoi que ce soit d'autre, pourquoi le permettre alors que le pays s'est bien débrouillée sans jusque là ? Il faut "aider" un peu.

Connaître les bonnes personnes, ça aide : rien que pour avoir le permis de construire (n'importe ou en France) il faut graisser la patte à droite et à gauche dans les municipalités. C'est sympathique, n'est-ce pas, de savoir que dans un pays ou l'on est sensé aider les entreprises qui ont peu de capital et développer le tourisme, il faut doubler le budget initial d'une construction pour frais de corruption...

Le résultat est que ceux qui veulent ouvrir un casino sans avoir déjà une coquette fortune et sans connaître les ficelles ne peuvent pas le faire. Quant au prêt bancaire nécessaire : pour l'obtenir, il faut des garanties... Pratiquement, il faut déjà avoir l'autorisation de la préfecture et l'assurance de faire des bénéfices, le permis de construire, et des sous à côté. Toutes ces choses qu'on n'a qu'APRÈS avoir obtenu le prêt.

Mais revenons à l'histoire elle-même. Cette fois, c'était un casino construit pour 6 millions d'euros, prêt et neuf, mais qui n'a pas ouvert car la préfecture n'a pas donné son autorisation, et ce de façon inopinée. Officiellement, c'est parce qu'il y a déjà deux établissements de ce genre dans le département et qu'on ne veut pas "saturer le marché". Je trouve la concurrence très motivante, mais bon, ce n'est que mon avis...

La véritable raison de ce coup de pute (appelons les choses comme elles sont) est plus probablement un pot-de-vin trop petit de la part du directeur du casino, ou d'autres pots-de-vin bine placés de la part des autres tenanciers déjà établis dans la région. Peut-être aussi qu'un des investisseurs s'est retiré et que, surtout si le un officiel quelconque était intéressé à l'affaire, tout s'écroule.

Peu importe, toujours est-il qu'à cause de ces magouilles nécessaires au fonctionnement du système français, des croupiers, des hôtesses, des serveurs, des comptables et d'autres, parfois débauchés spécialement ou venus de tous les coins de France (les jobs en casino sont rares, sauf si on compte les supermarchés du même nom) vont pointer au chômage alors qu'un employeur est là et veut les faire travailler, les payer !

Je ne parle même plus du coût matériel de l'opération. On ne va pas pleurer non plus sur les patrons de casinos, il y a fort à parier que celui-là est retombé sur ses pieds : quel andouille fait un investissement de cette magnitude sans avoir un plan de secours ou déjà un peu de bouteille ? On l'a dit, il est impossible de se lancer là-dedans sans piston... Je parle de la main d'oeuvre qu'on laisse tomber lamentablement.

Tout ça n'a rien à voir, au fond, avec la droite ou la gauche au pouvoir, et chacun s'émeut du sort de ces laissés pour compte : c'est le modèle administratif français tout entier qui est en cause. Rien à voir non plus avec les émeutes qui ont secoué nos banlieues, mais c'est symptomatique : Quelle joie ineffable d'habiter dans un pays ou l'on empêche les gens de travailler quand bien même le taux de chômage reste haut.

Et les gens me demandent pourquoi je veux émigrer...

Odeur de sainteté

Cela va vous paraître éminemment trivial, mais au fond je m'en bat l'oeil... Je vais aujourd'hui vous parler des désodorisants d'intérieur. C'est un sujet qui, vu le nombre de marques et de publicités, préoccupe de plus en plus les français. Il est vrai que certaines personnes (ne riez pas, j'en ai croisé...) considèrent que désodoriser une maison ou passer une chemise au "fébrèze" remplace le lavage.

Vous noterez que tous les désodorisants d'intérieur sont d'un goût extrêmement douteux ou connoté. Mettez de l'encens, on vous prendra pour un bobo ou un hippie, un goth, un adolescent attardé ou un fumeur de joints (le cumul n'est pas interdit). Utilisez une lampe Berger et on vous prendra pour un bourgeois qui aime le design, entre "femme actuelle" et "l'homme moderne". Il n'y a aucune échappatoire.

Si vous utilisez des bougies parfumées, on vous prendra pour un new age ou un fan d'Ikea... Et puis si certaines sont sympathiques, d'autres sont super artificielles. La citronnelle contre les moustiques, en hiver c'est une faute de goût. Quoi que vous puissiez employer pour chasser le renfermé, c'est du dernier suspect : votre foyer est-il si sale que vous ayez besoin de camoufler ses relents odieux par de maigres artifices ?

Puisqu'on en parle : évitez les petits sapins qui puent pour les voitures, c'est bon pour ceux qui habitent dans une station-service... Evitez les diverses formes d'objets visibles que l'on pose ici ou là, en guise de bibelots ou d'ornements de table à café, et qui perdent leurs esters délétères en tentant de contrecarrer l'odeur tenace de chou et de morue dans la plupart des loges de concierges parisiennes.

Si vous avez besoin de vos prises de courant (et on suppose que c'est le cas, puisque vous avez un ordinateur avec Internet et probablement quelques lampes chez-vous, une télévision, des appareils ménagers, un fer à repasser et tutti quanti...) inutile de compter sur un désodorisant à brancher. En plus c'est tout aussi moche (mais plus discret), on dirait de l'insecticide, il y a une veilleuse intempestive et on oublie de les changer.

A moins que vous n'aimez les parfums de synthèse, bien sûr : Vous avez des goûts de chiottes, donc vous mettez des parfums pour les chiottes partout dans la maison. Comme les désodorisants "visibles" font tarte, vous pensez vous en sortir avec un spray... C'est possible, mais le parfum est le même. Il est entêtant lorsque vous venez juste de vaporiser façon Nana Mouskouri dans la pub, et il ne dure pas longtemps.

Moyen terme tout nouveau tout beau vu à la télé : le porte-spray mural programmable qui vaporise à intervalles réguliers. C'est très fort : ça cumule tous les inconvénients. Vous avez un parfum tarte entêtant constamment, et en plus c'est moche. Accroché au mur avec un clou, ça vous mutile votre mur. Sur une table c'est hideux, et en plus il faut changer les piles ou le brancher quelque part.

Encore plus fort, il ne se laisse pas oublier : à intervalles réguliers, il lâche un vent. Certes, c'est pour désodoriser, mais avouez que ça fait con : vous avez un invité, il entend "pffuit" près de son oreille, à hauteur de tête, ça a de quoi le charmer. Pendant "La liste de Schindler", le bidule innommable posé sur la télé fait "prout", c'est fin. Et pendant le dîner, le vague truc en plastoc pète et asperge les plats, quelle élégance !

On n'arrête pas le progrès. Qui utilise ce genre de choses ? Ceux qui n'ouvrent pas les fenêtres parce qu'ils habitent près d'une tannerie/porcherie/décharge (biffez les mentions inutiles) ? Ceux qui possèdent des chats non castrés dont ils ne changent pas la litière et un vieux chien crade qu'ils ne lavent jamais ? Il faut au moins ça, ou une bonne dose de masochisme, pour se soumettre volontairement à ces odeurs infectes.

Vous avez déjà senti ? Le type qui a conçu le parfum "forestier" n'a visiblement jamais été dans la moindre forêt, c'est plutôt un ingénieur chimiste boutonneux et asthmatique, allergique aux pollens, qui en sort jamais et qui s'est explosé les fosses nasales il y a longtemps à force de respirer les vapeurs de produits aux noms barbares en "ène"... Quand à la "rose", ou à "marine", mieux vaut ne pas y penser.

Non, on ne m'ôtera pas l'idée que la meilleure solution est de ne pas fumer (de toutes façons c'est mauvais pour la santé et ça coûte un pognon fou), d'éviter le tissu la moquette sur les murs (c'est hideux et ringard), de ne pas avoir trente-six animaux domestiques (c'est fatigant, bête et crade), de ne pas cuisiner de chou, de sardines, ni de morue (c'est dégueulasse, ça fait péter et c'est gras)... Et de LAVER SA MAISON !

16/02/2006

Jamon Jamon

Ceux qui me connaissent savent à quel point j'aime la bonne bouffe. Je me flatte en sus d'être un connaisseur en matière de jambons, fumés ou non, et de savoir les apprécier comme certains les grands vins. Eh bien là, je suis gâté. Il y a déjà quelques temps que je voulais vous en parler, aujourd'hui c'est l'occasion : Je me régale d'un jambon Jabugo tout droit importé d'Espagne.

Pour ceux qui ne seraient pas au courant, il s'agit de la Rolls des jambons, du caviar de al viande de porc... C'est sans doute le meilleur jambon au monde. Son goût si particulier, si puissant, si fort, rappelle la graisse d'oie et la noisette, et est dû à sa couenne et son gras un peu jaune. Qu'il soit coupé en tranches fines ou en morceaux épais, cru ou grillé, ce jambon fumé est divin.

La recette exacte, je ne la connais pas. je sais seulement qu'il s'agit d'une race de porcs spécifique, qu'ils sont exclusivement nourris des noix et noisettes qui poussent dans cette province d'Espagne qui les élève, et que les jambons, une fois fumés, sont affinés, vieillis, suspendus à des crocs de bouchers pendant des années. Chez-moi, par exemple, il y a un millésime 2003.

Et c'est délicieux.

15/02/2006

Les glands épris se rencontrent

Je voulais vous écrire un petit post moins dur que de coutume pour la saint Valentin (autant dire un billet doux...) mais j'étais pris. Pour ceux que ça intéresse, il est rare que ma vie sentimentale m'octroie la possibilité de passer cette fête des amoureux avec quelqu'un qui est effectivement amoureux de moi, et dont je suis moi aussi so in love, et encore plus rare que je n'ai rien d'autre à faire que m'adonner aux marivaudages...

Là, j'étais occupé. Occupé à quoi ? Ma foi, que ce soit ou non de la gaudriole, ça ne vous regarde pas. Toujours est-il que j'ai eu vent de nombre de choses très spéciales organisées pour la saint Valentin. Un couple que je connais va se saouler en boite de nuit, ce qui est sûrement très agréable pour eux sur le moment mais qui risque de dégénérer en gueule de bois assortie de triolisme... Mauvais pour les relations. Encore que...

Un autre couple ne fête pas vraiment la saint Valentin si ce n'est que l'un offre à l'autre un bouquet de violettes, loin des traditionnelles et pompeusement passionnelles roses rouges à la douzaine. Fleurs autrefois difficiles à trouver hors des bois, elles symbolisent un amour toujours renouvelé, frais comme au premier jour. En plus c'est délicat, même si ça ne dure pas longtemps. Mais combien de temps dure l'amour ? Pour eux ça fait plus de vingt ans.

Les inévitables couples tape-à-l'oeil vont se couvrir de roses, de bijoux, de manteaux, de bons petits plats... Quelques millions de ménages vont envoyer les enfants au lit plus tôt, et quelques millions d'autres vont oublier... D'autres passionnés feront du sexe ou s'enverront des assiettes à la tête. Et au moins un milliard et demi d'asiatiques s'en foutront éperdument, évidemment, vu que ce n'est pas du tout dans leur culture.

J'en connais qui ne vont rien fêter, sécher leur coeur en disant que "de toutes façons c'est commercial", artificiel, que ça fait chier pour rien et que c'est kitsch. Rien de nouveau sous le soleil des bobos ! Qu'est-ce qui n'est pas commercial ? A partir du moment ou vous envoyez une carte ou des fleurs, vous êtes bien obligé de les payer, non ? Et ça n'a pas besoin d'être kitsch, mais c'est un beau geste de se casser le cul pour son amoureux...

Un de mes amis a même été invité à une soirée "anti-saint-Valentin", organisée le soir même. Le paradoxe fait sourire : des couples qui n'aiment pas l'image "rose" de cette fête vont à ces soirées, qui ne sont autre qu'un moyen de fêter comme ils l'entendent la même occasion pour la même raison : leur amour... Et ils ne sont probablement pas au courant de cette ironie. Encore plus fort : des célibataires s'y rencontrent !

Il est vrai qu'à partir du moment ou on fixe un jour, c'est "comme si les autres étaient moins importants". On peut arguer que si ce n'est pas comme la saint Valentin tous les jours, ce n'est pas de l'amour... De la merde, oui ! La saint Valentin est une occasion de marquer le coup, on n'en a jamais assez, et tous les prétextes devraient être bons. Et qu'on ne me fasse pas croire qu'un couple doit vivre sans cesse sous le mièvre diktat d'Eros.

Par ailleurs, cette fête est tout aussi respectable que Noël ou Pâques. Elle est assez ancienne (le haut Moyen-Âge, ça vous suffit ?), et aussi sanglante que les autres. Ce n'est pas simplement le jour avant coureur du printemps, déjà symbolique de la sève qui monte, celui ou d'habitude les oiseaux (cui-cui...) commencent à faire leurs nids aux alentours de Rome... Saint Valentin est en effet un chrétien martyrisé en 270.

C'est le saint que prient les amoureux, certes, mais pas toujours pour des raisons avouables. Voyez-vous, c'est un de ces saints "guérisseurs" du moyen-âge. Autant Saint Sébastien s'occupait des pestes avec Saint Ignace, autant Saint Valentin s'occupait des maladies honteuses de l'époque. D'abord les maladies des reins, comme les calculs, mais aussi les divers ennuis à la prostate, les hernies, et jusqu'aux hémorroïdes !

Si on veut parler anthropologie, ces derniers, sortes de pertes suppurantes du "bas" de l'homme qui vieillit ou s'est fait enculer (donc qui a perdu de sa virilité d'une manière ou d'une autre), sont vus au Moyen-Âge comme des menstrues masculines. L'anatomie en ce temps là n'est pas très connue du grand public, à tel point qu'on considère le vagin uniquement comme un pénis inversé. Bref, l'hémorroïde tient du siège... de l'amour.

On en appelait à saint Valentin, dans beaucoup de paroisses, pour bénir les jeunes amants... Romantique ? C'est possible, quand il ne s'agit pas d'un mariage forcé parce que quelqu'un a montré ses fesses a quelqu'un d'autre et qu'il en est résulté un petit accident : On en appelait aussi à lui pour faire passer les grossesses non désirées ou hors mariage, et pour guérir les maladies vénériennes (Vérole, chaude-pisse et compagnie, c'est assez immonde...)

Lors des grandes épidémies de peste, comme les pauvres gens ne savaient littéralement plus à quel saint se vouer, il fit partie de beaucoup de processions, avec d'autres, en sa qualité de guérisseur. Par ailleurs, si l'image du putti très Renaissance, bébé angelot aux ailes blanches et à l'arc doré, a fait surface au XIXe siècle, le "vrai" saint Valentin est un monsieur barbu à l'ample robe... De quoi effrayer les lycéennes.

Par ailleurs, Eros, le "vrai" dieu grec, là encore, n'est pas le bébé que l'on croit : comme sa fonction l'impose, c'est quelqu'un de nécessairement pubère, un éphèbe fin et musclé, digne fils d'Aphrodite, dont l'arc, une fois bandé, envoie toujours le coup au but (oui, la contrepèterie est voulue... qu'est-ce que vous croyez ?). C'est lui qui a enlevé Psyché, la raison, dans la fable mythologique, comme l'amour enlève la raison à ses victimes.

Je vous raconte tout ça non pas pour faire mon intéressant (enfin, un peu quand même...) mais surtout pour que vous puissiez, si vous le souhaitez, vous détacher de l'image standardisée, "marchandisée", critiquée et rose bonbon de cette fête. Voyez-y ce qui vous fait plaisir. Je suis résolument pour les fêtes, et pour les traditions, a condition de ne pas en oublier le vrai sens, de ne pas fêter mécaniquement : il faut que ça apporte quelque chose.

Ici, c'est un message (même si je n'aime pas le terme "message", surtout aujourd'hui, le jour des lettres d'amour, parce que ça fait un peu employé des postes...) qui ne varie pas selon les époques : que ce soit par les flèches d'Eros ou par le martyr de Saint Valentin (tué "pour l'amour du Christ"), malade ou en bonne santé, fou, forcé ou passionné, l'amour est une souffrance... Douce ou non. Sa couleur est d'ailleurs le rouge, celle du sang.

Le vrai sens de cette fête, ou l'on offre symboliquement son propre coeur à l'être cher, c'est le sang versé qui la "rend sacrée"... Et n'est-ce pas ce que tout le monde dit ? Dans un couple, il faut faire des sacrifices.

13/02/2006

Cherchez la femme

Maintenant que j'ai le cerveau branché sur l'analyse des symboles et archétypes dans les films, je ne peux plus m'en empêcher. Enfin, si, je peux, mais parfois je le fais sans le vouloir. J'ai donc voulu trouver un sens plus général aux protagonistes de la série Desperate Housewives (une série particulièrement réussie, que je conseille à tout le monde), et je n'ai pas été déçu. C'est très bien écrit.

On y retrouve tous les stéréotypes et les facettes "traditionnelles" de la femme. Bien sûr il y a les clichés modernes et évidents : la ménagère parfaite, la mère épuisée, la divorcée, la femme qui trompe son mari, la voisine indiscrète, les enfants à peine humains, la belle-mère... Sans compter les hommes : Le cocu violent, le père absent, le voisin secret, le jeune amant, le bellâtre, et j'en passe. Des clichés, mais jamais maladroits.

Mais ce sont les quatre héroïnes et la narratrice qui ont droit aux archétypes universels et hors du temps, presque shakespeariens, qui se superposent avec style et élégance sur leurs rôles de femme contemporaine. Susan, la divorcée jouée par Teri Hatcher est la Vierge : émotive et sans aucun homme dans sa vie, elle est comme une pucelle maladroite au coeur fragile. Sa fille est plus une copine avec elle.

Karl, son ex-mari, est l'homme menteur et patte-pelu générique dont la Vierge a peur, et qu'elle n'a jamais connu (et notre héroïne s'aperçoit qu'elle n'a en effet jamais vraiment connu son mari qu'une fois qu'il lui ait montré son vrai visage en la plaquant). Quant à Lynette, l'ancienne carriériste devenue femme au foyer, elle est la Mère... Elle s'épuise pour le bien être de ses enfants, toujours aimante mais très pragmatique, pour des raisons évidentes.

La mère, c'est celle qui fait et ferait tout pour ses enfants, celle qui nourrit tout le monde. Alors que Susan, la Vierge, n'est pas capable de cuisiner, la Lynette, la mère, sait à la fois repasser, coudre, organiser, cuisiner, et donner de l'affection à tout le monde... Sans recourir au moindre artifice, dans la simplicité, et pas froidement comme Bree, qui continue ce cercle des trois-plus-une "Soeurs Fatales" modernes.

Bree, la femme au foyer idéale, la "Stepford Wife" n'est autre que la Mégère, la troisième sorcière classique : C'est la vieille, c'est la femme puissante, parfaite, inatteignable et castratrice, inexorable, qui "vole" la puissance de l'homme (son pauvre mari qui veut divorcer) selon l'imagerie médiévale et biblique. Elle mène son monde à la baguette et peut être une terrifiante virago vindicative... Comme la main froide de la justice.

Et Gabrielle, l'hispanique pulpeuse qui trompe son riche mari (lequel lui offre bien entendu des tas de bijoux et est beaucoup moins beau qu'elle, et fait plus âgé), c'est bien entendu la Pute. C'est elle qui dupe les hommes, la femme aux moeurs libres que les hommes réprouvent, mais qu'ils ont créé eux-mêmes, et qu'ils sont bien contents de trouver quitte à cocufier eux aussi... En plein dans la symbolique sexuelle.

Et puis il y a la narratrice, Mary-Alice, morte dans le pilote mais qui survit en voice-over dans chaque épisode faisant office de point de vue omniscient, original dans une série de moeurs (on est plus habitué à ce que la caméra montre les points de vue de chacun sans "narration"), et bien pratique. Allez, celle-là, je vous la laisse. C'est la plus facile de toute. La Femme qui voit tout, sait tout, ne juge pas, et se rit de tout et surtout de la Mort...

C'est elle que les quatre sorcières, les quatre femmes, les quatre éléments qui donnent la vie (si vous tenez absolument à reprendre un symbolisme aussi désuet et archaïque) évoquent constamment lorsqu'elles se retrouvent. C'est ce qui les lie ensemble et modifie leur vie, leur donne une raison d'agir, de faire avancer l'histoire, et, d'une certaine manière, un pouvoir sur le monde.

C'est la comédie qui corrige les moeurs en riant, l'ironie du sort, la première femme que l'on voit dans la série et celle dont la voix commence et achève chaque épisode. Elle est partout, et l'histoire tourne toujours autour d'elle, quelles que soient les sous-intrigues de chaque personnage. Vous ne voyez pas ? C'est pourtant quelque chose que tout le monde connaît. C'est très très ancien, bien avant la Bible. Rien, vraiment ?

Allons, le générique de la série, avec toutes ces pommes, ces Eves, ces arbres et ces représentations universelles, ça aurait dû vous mettre sur la voie. Songez a la raison première de tout ceci, avant même cette histoire un peu mesquine de Bien et de Mal. Bon, un dernier indice, mais c'est vraiment un TRES GROS, celui-là, et c'est le dernier : D'habitude, tout le monde croit que c'est un homme, et son nom commence par un D...

C'est aussi pour ça que la série marche. Ce genre de choses, ça parle à tout le monde.

12/02/2006

C'est dans les vieux pots qu'on fait la vieille soupe

Il y a déjà quelques temps j'ai commis un grand péché inavouable... que je vais vous avouer tout de suite. C'est vrai, entre nous, on se dit tout, non ? Bon. Un jour que j'étais déprimé et que je me sentais seul (ce qui est plus souvent un signe de manque d'occupation que de manque de mec, mais passons...) j'ai composé un petit profil sur un site de rencontres gay, dont je tairai le nom par pudeur. De toutes façons si vous cherchez vous trouverez.

Oh, je n'ai aucune excuse... Tout le monde le fait sans en attendre quoi que ce soit, histoire de dire. Même les hommes déjà bien pourvus (je parle des mecs maqués, pas forcément de ceux qui en ont une grosse...) ont le leur. Ils y ajoutent simplement la mention "en couple", et, de temps en temps, "plan a 3". Les petits jeunes pas si innocents grouillent, et les vieux cochons pullulent, mais il y a aussi des gens normaux. Enfin, raisonnablement.

J'y ai, je l'avoue, rencontré des gens charmants. Parfois même cela m'a permis de me payer (au sens figuré, même si de nombreux garçons vénaux se faisant appeler "masseurs" ou carrément "escorts" proposent leur négociable compagnie...) de bonnes parties de jambes en l'air. J'ai trouvé beaucoup de chaussures et j'en ai enfilé la plupart, mais une qui m'aille et que je trouve à la fois confortable et jolie ? Pas sur Internet.

Quoi qu'il en soit, j'ai appris une chose improbable : je plais encore à certains. C'est bon à savoir. L'ennui c'est que les certains en question ne sont pas connus pour leur discernement et que je préfèrerai les tenir à distance, si possible une arme à la main. je veux parler des vieux cochons plus ou moins gras, calvitieux papy gâteaux entre 45 et 60 ans qui se jettent sur tout ce qui a plus de 18 balais avec la même avidité baveuse et impotente.

A ces hommes là, j'ai une petite liste de conseils à donner, fruits de mon expérience:

Lorsque vous envoyez des photos, évitez à tout prix:

1) les photos de votre jeunesse, prises il y a dix ans (et dix kilos). Ce n'est plus vous, un point c'est tout.

2) les photos prises seul, sans sourire, dans une salle de bain d'hôtel : c'est glauquissime et désespéré.

3) les photos obscures et floues (prises dans le noir avec un air soi-disant sexy mais surtout alcoolo...)

4) les photos de vos abdos si vous n'en avez pas : rentrer son ventre, ça se voit. Autres muscles : pareil.

5) d'envoyer des photos de tout sauf votre tête... C'est le type même de celui qui a honte ou qui est moche.

6) les photos de vous "en tenue" (lingerie, string, soubrette, bas, latex, accessoires, etc.)... BEURK !

7) n'importe quelle photo de vous si vous êtes moche, édenté, ravagé, et que vous faites vos 70 ans.

8) d'envoyer des photos de vos aventures sexuelles, ou de votre bite ayant éjaculé, vue de dessus...

9) mais alors là VRAIMENT à tout prix, d'envoyer une photo de votre bite en guise de présentation !

Si par malheur vous avez quand même envoyé une photo de votre bite sans qu'on vous le demande (et, soyons réalistes, on ne vous le demandera pas souvent):

1) Ayez la ligne : les kilos en trop, ça se voit même si la photo est très bien cadrée et l'éclairage avantageux.

2) Ayez une jolie bite ! Cela ne veut pas dire "grosse", mais elle ne doit pas être ridicule... ni minuscule.

3) LAVEZ-VOUS avant la photo ! Votre smegma, votre sueur ou votre crasse ne sont PAS sexy, juste dégueu.

4) Inutile d'exhiber vos maladies honteuses, une circoncision bâclée, une mycose ou une péniplastie ratée !

5) Si vous avez des tatouages et des piercings, même si vous les croyez drôles ou sexy, prévenez avant.

6) Ne vous rasez pas juste la base de la verge comme les acteurs pornos, elle n'aura pas l'air plus grosse.

7) Sérieusement, c'est un mythe. Tout le monde saura que vous avez honte. Rien de plus ridicule qu'un mec à petite bite qui se la joue comme ça, c'est pathétique. Je vous jure. Parfois ça fait crazy horse ou caniche nain.

8) Par contre, élaguez un peu le buisson, ne soyez pas négligé. Surtout si ça cache votre "cacahouette"...

9) Bandez, que diable ! A quoi ça sert d'envoyer une photo de la décapotable si on ne peut pas la conduire ?

Lorsque vous êtes assez civilisé pour vous présenter autrement que par vos organes génitaux, sachez toutefois:

1) Que se dire un "monsieur", "bien" ou "discret", ne se fait plus depuis les années 1930. Et ça fait Landru.

2) Que "jeune dans sa tête" signifie que vous êtes vieux dans votre corps ET dans votre tête : c'est démodé.

3) Que les jeunes pas cons recherchent rarement le père ou un "homme expérimenté" pour apprendre la vie.

4) Que les termes "h mur", "ch Alix", "amitiés particulières" ou pire, "éromène" vous relèguent aux années 50.

5) Que vos trips sexuels QUELS QU'ILS SOIENT n'intéressent personne, sauf si on vous le demande.

6) Que vos mensurations génitales ne constituent pas un "bonjour" correct (voir le problème des photos...)

7) Que si vous décrochez un rendez-vous, l'autre verra bien que vous avez 46 ans et pas 34 : ne mentez pas.

8) Que se dire grand, musclé, bien monté, etc. ne sert à rien, dans la même veine. Les jeunes le font moins.

9) Qu'une série de chiffres et de lettres (taille, poids, mensurations, âge, type...) n'est pas une présentation.

Autres règles générales:

1) Les jeunes gens ne sont pas attirés par les mecs mariés mais honteux, même s'ils se disent "bon suceurs".

2) Ne vous ridiculisez pas en vous proposant comme vide-couilles soumis : il y en a de plus jeunes que vous.

3) Ne proposez pas de l'argent à qui n'en demande pas... Tout le monde n'est pas votre Escort Boy !

4) Ne présumez pas de votre charme irrésistible, il s'est fané, comme vos répliques de drague à deux balles.

5) Le style vieux-beau, c'est mieux que vieux-moche, mais à moins que vous ne soyez mannequin, c'est bof.

6) Si vous voulez séduire les jeunes, gardez au moins un corps d'athlète. C'est très dur, mais c'est comme ça.

7) Autrement, ayez culture, humour et patience : Vous ne coucherez pas tout de suite de toutes façons.

8) Les adultes ne draguent pas les mineurs, même quand ceux-ci, sans doute complexés, veulent coucher !

9) LA règle d'OR : Ne vous vexez pas, ne soyez pas désobligeant, mais NON, c'est NON.

Il n'y a rien d'autre à dire, si ce n'est répéter qu'à la lumière de mes expériences, et du fait que je me sois fait draguer maintes fois sur le net et ailleurs par des moches, des gros, des vieux, des hommes mariés,  et même des gens visiblement ravagés par quelque drogue ou maladie, j'ai un immense respect toujours renouvelé pour les travailleurs du sexe. C'est un métier difficile pour lequel il faut une grande conscience professionnelle.

Nous avons déjà discuté de la sexualité du troisième âge dans un autre billet. Il faut aussi rappeler une ou deux choses qu'on ne redit jamais assez... Même si ce n'est pas facile quand on bande mou et que ce n'est pas de sa génération, il faut mettre des capotes. Ne mélangez pas viagra ET poppers, c'est dangereux. Et aussi, surtout, on ne suit pas le démon de midi à huit heures du soir : la crise de la quarantaine c'est déjà ridicule à 40, mais à 65 ans...

11/02/2006

Sur l'autel de Saint Pratchett, patron des métaphores

Je passais sur un Blog, un beau jour, ou peut-être une nuit... C'est un Blog que j'apprécie beaucoup, fait par une personne que j'apprécie tout autant si ce n'est plus, soit dit en passant. J'y ai vu une expression qui me hérisse le poil: Mutatis Mutandis. Un latinisme distingué et peu connu qui signifie littéralement "en changeant ce qui est changé" et qui se traduit par "en changeant ce qui doit être changé". Vérifiez vos pages roses du Larousse...

Il est très très rare qu'on emploie cette expression correctement. La, ça va à peu près... Mais je l'ai tellement entendue prononcée par des cons que maintenant, elle est pour toujours associée à une réaction allergique chez-moi. En effet, il y a une minorité de peignes-culs, divisés en cliques de pseudo-philosophes (souvent des étudiants et des professeurs de philosophie) qui s'autocongratulent et se masturbent avec cette expression particulière.

C'est un passe-partout : Vous avez trouvé une comparaison drolatique à la Wilde, vous dites "telle chose est comme telle autre, mutatis mutandis, bien sûr..." et tous de saluer le trait d'esprit parce que vous avez utilisé le latin sans faire de pause dans la conversation. Vous avez trouvé une comparaison boiteuse ? Pas grave, ça marche aussi, de la même manière : comme c'est "en changeant ce qui doit l'être", ça passe !

A l'extrême de la mode de cette logorrhée, on obtient des perles de contresens. Des comparaisons et parfois même des métaphores (stylistiquement audacieux dans une conversation, ils ont dû les préparer avant...) d'une si abyssale absurdité qu'on se demande ce qu'elles foutent là. Que ces gens s'écoutent parler, c'est une chose, mais qu'ils comprennent au moins ce qu'ils racontent, ça devrait être le minimum...

C'est la porte ouverte à toutes les simplifications... Adolf Hitler c'est Franklin Roosevelt, mutatis mutandis... Cary Grant, c'est Saint Sébastien, mutatis mutandis... Tant qu'on y est, un éléphant c'est un croûton de pain, ma concierge c'est le Pape et moi je suis Greta Garbo, en changeant ce qui doit l'être. C'est incompréhensible parce qu'il n'y a rien à comprendre, mais personne ne pose la question de peur de passer pour un con.

Un tel lieu commun colonise donc allègrement les conversations intellectuelles qui se veulent brillantes, camouflant le manque de talent et d'esprit des métaphores débiles et des comparaisons ineptes par un petit rajout, une espèce de queue... C'est un membre vestigial difforme qui rallonge les phrases qui n'en ont pas besoin, et c'est une béquille qui pousse celles qui ne mériteraient pas d'être dites.

La répétition devient lancinante et insupportable dés que vous fréquentez un peu ces cuistres (et j'évite au maximum, mais il y a des jours ou on ne choisit pas). Guitry, Wilde et Pratchett, eux, ont le talent de se rendre compréhensibles et de métaphoriser à bon escient, et ce n'est pas si facile: Ils devraient peut-être réviser un peu. Pour qualifier les usagers de cette expression, voilà un autre latinisme distingué : Asinus asinum fricat.

Les mates mains des maures

Parlons un peu de ces histoires de caricatures qui font des morts... C'est marrant, il y a quatre mois, la presse danoise n'avait même pas droit de cité en Iran. Ni d'ailleurs les autres journaux, interdits par la censure gouvernementale. Je m'étonne qu'aujourd'hui tout le monde la lise et réagisse si violemment à ses propos... D'autant que les caricatures de Mahomet sont plutôt ratées, pas drôles et bénignes.

C'est comme ce député égyptien de progrès et de la modernité qui se rend en France en toute innocence pour voir un copain ministre et qui (c'est super réaliste pour un député cairote...) achète Charlie Hebdo. Et là il est tout surpris, complètement choqué, le journal lui en tombe des mains ! Je ne rigole pas, c'est cette énormité là qu'ils ont dit au journal de vingt heures. Je savais que Charlie Hebdo était mauvais, mais à ce point là...

Et le député de se désoler, de dire qu'il est choqué quand bien même il n'est pas intégriste, en tant que musulman, que ça ne fera rien si ce n'est mettre de l'huile sur le feu... Ben voyons. Des caricatures, il y en a eu de pires et il y en aura de meilleures, chez tout le monde. Tout ça n'est qu'un prétexte. C'est le patron du journal danois qui doit être content de son opération commerciale. Des morts gratuits à cause de trois dessins cheap...

C'est pour ça que je ne les met pas sur ce site, ces crobars, ils ne valent pas le coup. D'autant que je risque d'avoir des problèmes de hacking ou de menaces si je les met en ligne. C'est arrivé, si, si. Je n'ai ni envie de lancer une polémique ni d'avoir les commentaires de musulmans outrés sur mon minuscule petit site. Oui, c'est un geste lâche, mais c'est un Blog, pas un grand quotidien bourré d'avocats et d'informaticiens.

J'en profite pour dire que c'est par le terrorisme et les idées courtes de certains plus que par une éventuelle censure ou ue agence secrète de chez-nous que, depuis des milliers de kilomètres de distance, notre liberté de parole même est menacée : Je ne suis pas le seul à ne pas vouloir publier, ni à avoir peur, et on devrait pouvoir dire plus de choses sans crainte. Si chaque caricature virulente devait provoquer ça...

Je ne m'étendrai pas sur mes opinions en matière de guerre et de diplomatie, ni sur mes pensées concernant Israël et la Palestine, parce que ça ne m'apporterait que des ennemis et que ce n'est pas le sujet: ce ne sont que des opinions, après tout. Je dirais seulement que dans les journaux du proche orient, les caricatures de l'occident font penser à celles des juifs sous Hitler : elles sont beaucoup moins gentilles que les timides gribouillis danois.

Histoire de montrer ce que ce genre d'intégrisme peut faire, j'ai mis une jolie photo qui montre bien le riant climat de là-bas, les messages de paix et d'amour de ces gentils manifestants pacifiques qui ne lapident personne, pas offensants ni insultants pour un sou, et qui ne se laissent pas du tout entraîner par la minorité (statistiquement improbable) de fanatiques religieux ascétiques et saints, qui ne font de mal à personne. Et ça c'est Youpi.

09/02/2006

Flash Spécial !

Aujourd'hui, il y a encore un truc qui me gonfle jusqu'à la moelle. Depuis une petite semaine, il y a un gars qui a un Blog MSN et qui me laisse des commentaires. En soi, ça me fait plutôt plaisir... Mais là... Il laisse toujours le même, à tel point que je me demande si ça n'est pas un logiciel qui fait ça, à des billets différents. Le commentaire (que je supprime systématiquement) dit :

"Salut, bonne continuation pour ton Blog, passe voir le mien."

(et c'est signé 351.psg, avec un lien vers son Blog. Je donne le nom, comme ça je met les gens en garde.)

Premièrement, et ça se voit, il n'a pas lu les billets. Deuxièmement, il n'a pas lu mon profil. Troisièmement, il fait tous les blogs MSN à la chaîne en déposant le même commentaire, sans lire quoi que ce soit, pour attirer des gens sur le sien. Tout ça n'a pas grand intérêt, je ne lui en manifeste d'ailleurs plus aucun maintenant que j'ai compris la profondeur de sa réflexion et de ses vues. Il se fiche du monde...

Je sais tout cela parce que je suis allé voir son Blog. C'est une suite d'images gif animées vaguement cochonnes hétéro, avec pour thème les femmes nues et le PSG. Oh, et aussi l'écrasement de l'OM. Soit, on peut être supporter, ce n'est pas indécent (tout comme d'avoir un QI ne dépassant pas la température anale, après tout, ne soyons pas sectaires...), et avoir le goût du clinquant kitsch moche plein de logos...

Mais à ce point là ! Non, vraiment, son site est pathétique. C'est bariolé, illisble, ça bouge dans tous les sens... Et il a plein de commentaires (28 au premier billet qui apparaît, un billet avec moins d'une ligne de texte, dont le slogan du PSG, et une geisha nue), tous de gens différents qui ne font visiblement que répondre à un commentaire comme celui que j'ai reçu, poliment, genre "bien ton site" ou "super, mais je suis pas très foot".

Mais au moins ces commentaires sont quelque chose de personnel... Ils reflètent ce que pensent leur auteur, ce n'est pas qu'un avis de passage froid, artificiel, qui n'apporte rien à personne. Je n'ai pas compris ce que ce sinistre goujat compte faire avec son site, à part peut-être faire le concours de celui qui a le plus de commentaires (il a vraiment du temps à perdre, mais là encore ce n'est visiblement pas la réflexion qui l'étouffe).

Son site ne fait de la pub pour rien à part le PSG (le sous-titre est tout de même "si t'es fier d'être parisien tape dans tes mains"...), il ne répond pas aux commentaires, il publie sans cesse le même billet (ou à peu de choses près : la fille à poil en 256 couleurs animée est différente à chaque fois, les slogans sont du même acabit...), et s'il lit quoi que ce soit du Blog des autres ça ne se voit vraiment pas.

Donc, avis à ceux qui reçoivent un tel commentaire sur leur Blog, cet énergumène ne s'intéresse pas à vous, tout juste à votre clic. Je supprimerai ses commentaires systématiquement si j'étais vous, mais je ne me donnerai pas la peine d'aller commenter son site, cela ne peut mener qu'à deux choses : au mieux rien, au pire une guerre de commentaires. Dans les deux cas, il n'en vaut pas la peine.

Sous-(capilli)culture

Pourquoi, mais pourquoi faut-il que la Loi de Murphy existe ? Je vous raconte pourquoi j'ai plus une tête de con que d'habitude : Cela faisait trois mois environ que j'avais repoussé mon rendez-vous régulier chez le coiffeur, d'abord par flemme, et puis à cause des températures délétères qui ne poussent pas vraiment à se faire rafraîchir la tignasse... Et il faut dire que j'ai mes habitudes chez un coiffeur sis à l'autre bout de Paris.

J'en ai essayé beaucoup, mais aucun ne me coupe aussi bien, exactement comme je veux. C'est si rare, un bon coiffeur. Et figurez-vous qu'aujourd'hui, j'ai un rendez-vous, donc je me dois d'être bien coiffé. Hier, j'ai pris rendez-vous sans aucun problème. Ce matin, je me pointe à l'heure dite, et mon coiffeur n'est pas là : le pauvre, il a une gastro-entérite, lui qui n'est jamais malade ni en vacances (c'est aussi pour ça que je l'aime bien...).

Me voilà donc entre les mains de son assistante vietnamienne. Soit, me dis-je, un pis aller, mais si ça se trouve elle coupe bien. Je lui donne les mêmes indications qu'à mon coiffeur habituel, me disant que je ne vais pas non plus lui en demander trop : je n'ai pas une coupe de cheveux extravagante, c'est celle qu'il y a sur mes photos. Elle a tout compris de travers, coupe ronde au lieu de carrée, long au lieu de dégagé, court au lieu de long...

Je ne sais pas comment elle a fait son compte, elle m'a fait des pattes de longueurs différentes. elle m'avait même posé la question de savoir si je voulais un dégradé, je lui ai dit non... Elle m'en a fait un quand même. C'est moi que ça a dégradé. Le fait qu'elle parle français comme une vache espagnole y est peut-être pour quelque chose. On dirait la chanson de Linda Lemay, il va falloir attendre que ça repousse. Je déteste.

D'ailleurs ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, le coup du dégradé. Et toujours avec des coiffeuses, jamais avec des coiffeurs, j'ai remarqué. Parfois elles posent la question, parfois non, mais souvent elles en font un subrepticement, derrière la tête. C'est peut-être ce qu'on leur apprend à l'école de coiffure, ou peut-être qu'elles préfèrent. Même si ça me fait une tête de boule, elles s'obstinent. Mais cette fois c'était pire :

Si vous voulez, imaginez la tête d'un des romuliens de Star Trek, la série originale, vous savez, style manga ou sénateur romain... et faites passer ça chez le coiffeur de Napoléon III. Je n'avais pas le temps de lui faire rectifier le tir, surtout si elle ne comprend rien, vu que j'avais rendez-vous. Et puis je ne vais pas passer ma vie chez le coiffeur. J'ai laissé mon numéro pour qu'on me rappelle dés que mon coiffeur attitré va mieux.

Espérons qu'il pourra réparer les dégâts, ou au moins sauver les meubles. Pour un rendez-vous, ça peut aller, au moins je suis "net" et je n'ai pas sur la tête l'expansion anarchique de plusieurs mois sans même une égalisation. Et puis je n'ai pas tellement le choix, alors je corrige ça comme je peux avec du gel (j'ai horreur du gel...). Cependant, il est hors de question que je me ballade avec une chevelure pareille pendant un mois.

En attendant mon prochain rendez-vous, j'ai une casquette, c'est déjà ça...

08/02/2006

L'Empire des Sens

Il y a quelque chose à dire de la simplicité. J’aime mon petit confort, un bon lit, de doux vêtements, des films à la télévision, Internet, mes nombreux livres, manger Japonais, écouter toutes sortes de musique et téléphoner à mes amis, et tant d’autres choses que d’aucuns considèreraient comme luxueuses. Pourtant il y a quelque chose de voluptueux, presque érotique, à revenir à l’appréciation de spectacles et de sensations fortuites, courantes et basiques.

Elles appartiennent clairement à notre monde moderne, mais contiennent une part de nature.

S’étendre à demi nu sur un sol dur, au frais, en écoutant le bruit de la pluie tombant à quelques mètres, au dehors, et laisser ses muscles se délasser.

Cette sensation divine des draps froids au petit matin alors que l’on s’étire et que la lumière monte, lorsqu’on s’est réveillé sans aide importune.

Se délecter de l’égalité de la surface d'un objet métallique, de sa fraîcheur.

Les bruits étranges et fascinants, inhumains et peu reconnaissables de prime abord, des machineries de la Propreté de Paris, actionnées par les éboueurs, lorsque la froideur matutinale fait frissonner.

Le frémissement électrique involontaire qui soulage quand, à la lumière d’un éclair soudain, éclate l’orage qu’on a pressenti toute une lourde journée.

Une odeur moite, quasi iodée, une atmosphère étrangement propre : Celle des rues d’une ville rincée après une bonne averse, qui appelle à la sérénité.

L’ardoise et la pierre humide alors que les derniers échos d’un crachin à grosses gouttes résonnent dans les cours d’immeubles, comme après l’amour.

Tremper ses mains dans un évier rempli d’eau à la bonne température et les y laisser un moment, rien que pour apprécier la texture de l’eau et reposer ses doigts.

Il y a enfin le petit bonheur, formidable pour nous les hommes, que constitue le fait de pisser loin…

Lorsqu’on a le choix, la sensualité anodine fait apprécier la vie.

07/02/2006

Horizons lointains ?

Au cours d'une conversation banale avec un ami français qui était allé à San Francisco et qui avait bien aimé, je l'ai entendu me dire que San Francisco n'était pas du tout comme l'image qu'on s'en faisait depuis la France, et de toutes façons pas du tout "comme les Etats-Unis". C'est exact, y étant allé moi-même, je peux dire que cette ville a un caractère bien particulier et que les français ont trop d'idées reçues sur l'Amérique en général.

Cela m'a remis en mémoire les récits de voyages de mon oncle, qui était allé dans diverses villes des Etats-Unis et jurait que New York ne ressemblait pas du tout aux Etats-Unis, de même que San Francisco. D'autres amis tout aussi français m'ont confirmé ceci, parlant qui de Los Angeles, qui de New York, qui de Salt Lake City, qui de quelque autre ville... Mais ce n'est pas tout, les Américains que je connais s'y mettent aussi !

Un ami de Caroline du Sud me dit que "New York n'est pas vraiment comme une ville américaine"... Un autre, du Wisconsin, me dit la même chose de Salt Lake City. Selon diverses personnes un peu partout aux Etats-Unis, des grandes villes et des capitales d'Etats, parfois même des modèles d'urbanisme et des cités qu'on ne pourrait trouver nulle part ailleurs dans le monde, "ne sont pas comme des villes américaines".

Peut-être est-ce dû à la taille du pays et à sa diversité, au nombre de ses habitants qui pensent tous que l'Amérique, c'est avant tout leur petite ville, leur lopin de terre et leur suburb, pour reprendre le terme non connoté des banlieues anglo-saxonnes... Et peut-être ont ils tous raison à la fois. Peut-être la distance entre deux points de ce territoire est-elle si grande qu'on en a toujours une perspective déformée, ou qu'on soit.

Les Etats-Unis d'Amérique semblent bien être le seul pays au monde qui ne se ressemble pas. Allons même plus loin : tous les pays du monde sont comme les Etats-Unis SAUF les Etats-Unis. Il est vrai que beaucoup de pays se définissent par rapport à ce modèle, pour ou contre, donc c'est un peu normal... Mais personne ne semble savoir à coup sûr ce que sont ces Etats-Unis, pas même les intéressés ! Je trouve ça vertigineux, pas vous ?

06/02/2006

Un classique... Sinon tout !

Quelqu'un m'a demandé il n'y a pas longtemps de lui recommander un livre. Ne connaissant pas ses goûts, et me disant qu'avec un tel ouvrage on ne pouvait pas se tromper, je lui recommandai "Les neuf Princes d'Ambre" de Roger Zelazny (il est dans l'une de mes listes si vous êtes curieux). Il n'en avait jamais entendu parler, je lui ai donc dit que le genre était quelque part entre la SF et la Fantasy.

Et là, comme on peut s'y attendre, j'entend le sempiternel préjugé contre la science-fiction...  Le "Je ne juge pas, mais je ne suis pas très SF" de ceux qui n'en ont jamais lu. Certes, c'est un droit, même si Jules Verne et Herbert George Wells se retournent probablement dans leur tombe en entendant cela... Je répond : "Essaie, au moins, si ça ne te plaît pas cesses de le lire, c'est un classique". Qu'est-ce que je n'avais pas dit là !

Il me regardait comme si j'étais un néo-nazi. L'explication est la suivante : Figurez-vous que pour qu'un livre soit considéré comme un classique par les bibliothécaires, libraires, éditeurs et autres gens de l'écrit, il faut qu'il ait été écrit et édité il y a plus de cinquante ans et qu'il soit à l'heure actuelle régulièrement réimprimé. C'est authentique. J'aurais au moins appris un truc dans cette histoire. Mais c'est quand même assez douteux.

Oui, beaucoup de livres qui sont considérés comme "classiques" collent à cette définition. Cela dit, prenez Marcel Proust... Il est toujours édité, mais qui l'a lu ? Je veux dire vraiment lu, pour son plaisir, pas pour l'étudier. Une minorité, tout au plus, même si tout le monde en parle. A ce compte là, autant considérer le bottin, le dictionnaire ou un livre de maths comme un classique : le contenu change autant que celui d'un classique retraduit.

Si on respecte vraiment cette définition du puriste, on jette au panier les trois quarts de la SF, à commencer par la majorité de l'oeuvre de Philip K. Dick, et tout ce qui a été écrit après 1956... Y compris ce que tout le monde considère comme un classique, Narnia, le Seigneur des Anneaux, et tant qu'on y est la moitié de Asimov et Van Vogt, l'écriture de Fondation et du cycle d'Isher étant à cheval autour de la date charnière !

On rejette en bloc tous les livres plébiscités par le public, ceux qui ont été adaptés au cinéma et ont fait des millions, ceux qui ont un noyau de fans particulièrement inexpugnable, au profit, certes, de grands auteurs, mais aussi d'un tas de bouses qui n'en appellent qu'à trois intellos moribonds qui se tirent la ficelle en pensant au sous-texte et à combien les élèves des écoles vont souffrir, forcés d'acheter lesdits volumes.

Comprenez-moi, je lis les classiques avec plaisir, mais qu'on ne me traite pas d'hérétique inculte parce que j'ose dire que beaucoup de ces bouquins, tout comme beaucoup de la production de chaque époque, ne me plaisent pas. Et j'ose même dire qu'une partie de ces livres sont objectivement chiants. Leur seul intérêt est souvent qu'ils ont plu, ou qu'ils ont été importants, qu'ils ont déclenché quelque chose... C'est bien, mais c'est tout.

Par un concours de circonstance, parfois même parce que les éditeurs et les responsables des programmes de l'éducation nationale sont gâteux et s'entendent sur la réimpression pas cher de tel ou tel livre, prétendument à cause de la crise de l'édition ou je ne sais quoi, ces livres sont sacro-saints alors que d'autres tout aussi méritants et de toutes les époques sont inconnus au bataillon, victimes de quelque mode.

Certes, ce n'est pas parce que c'est de la SF que c'est bien, ou parce que c'est neuf que c'est mieux, mais ce n'est pas parce qu'il y a marqué "classique" que c'est intéressant. Contrairement à la croyance, on ne découvre pas la lecture par les classiques, ou très peu : le style est souvent trop lourd pour de jeunes cervelles. Entre Harry Potter et Phèdre, les gosses ont fait leur choix... Incidemment, Harry Potter est plus épais et paraît moins long.

On ne doit lire que les classiques, disent certains Diafoirus de la littérature, qui veulent amputer les plus vives de nos pages, s'arrogeant le titre de médecin des lettres sous prétexte qu'ils ont un doctorat. Si l'on avait suivi ce conseil, la lecture et les idées qu'on en tire retarderaient de cinquante ans, et nous ne serions sans doute pas allés sur la Lune... Mais soit, techniquement et officiellement, un classique reste un classique.

Laissons leur, à ces vieilles barbes qui n'ont jamais rien écrit et qui n'ont rien lu de neuf depuis les cinquante ans de marge qu'ils ont peur de sauter, leurs catégories sans âmes. Qu'ils continuent d'avoir un catalogue de Dewey à la place de la tête, au moins c'est pratique. Qu'ils ne cessent de soigner leurs livres alités sous perfusion plutôt que de s'occuper de leurs successeurs, dignes héritiers des grandes oeuvres du passé.

Un vrai classique n'a pas besoin de perfusion, son contenu traverse le temps, nouveau à chaque lecteur, vigoureux et plein de sens. Des clichés ? Oui, mais s'ils ne marchaient pas, ce ne seraient pas des clichés. Continuons de nous gorger des bons livres, des livres ouverts et non fermés sur eux-mêmes, de toutes les époques, et ne boudons pas notre plaisir en nous embarrassant de règles et de décrets...

Laissons à l'hospice les aigris du verbe.

05/02/2006

Parent couille

Une fois de temps en temps, il faut bien parler d'un sujet sérieux. Aujourd'hui, si on parlait de l'adoption ? Alors je le dis tout de suite, je veux des enfants. J'adore ces petites larves, j'ai très envie de leur donner de l'amour, de leur apprendre des choses, de leur montrer le monde, de leur faire faire des voyages, de les protéger, de les laisser choisir leur voie... Tout. Donc je suis naturellement en faveur de l'adoption par les couples gays, et de procédures plus faciles.

C'était juste pour remettre les pendules à l'heure et donner mon avis personnel, parce qu'on ne parle pas des gays en particulier mais de l'adoption en général. Quand on y pense, c'est très difficile d'adopter, pour qui que ce soit. Et c'est normal, on ne va pas donner un gosse à n'importe qui si on peut éviter qu'il tombe entre les mains d'un odieux, d'un fâcheux, d'un méchant pédophile ou un mort en sursis.

Mais c'est quand même très dur. Pensez à la pléthore de couples qui ne peuvent pas avoir d'enfants, qui rament, qui remplissent des papiers sans fin, qui doivent sans cesse prouver leur bonne foi avant, pendant et après l'adoption alors que tout ce qu'ils veulent c'est un petit bout de chou (peu importe la couleur) et une vraie famille... Alors que des infectes raclures pondent des gosses à tire larigot et les envoient faire la manche...

On ne compte plus le nombre de parents indignes, d'histoires de famille horribles, alcoolisme, viols, violence, abandon, parents malades qui font un enfant sans pouvoir s'en occuper par la suite... Mais il y a tellement peu de parents adoptifs qui font ce genre de choses, c'est vraiment l'exception : Ils se sont battus pour avoir leur enfant, et en plus il y a un suivi, il ne manquerait plus qu'ils lui mènent la vie dure !

Cela tombe tellement sous le sens que c'en est parfaitement incongru que nous n'ayons pas mis ça en place : il faudrait le même examen de conscience pour devenir parent que pour adopter. Hélas on ne peut pas réglementer la sexualité et la contraception, déjà parce que c'est immoral, ensuite parce que c'est infaisable... Si on pouvait faire ça, ça ferait longtemps que les maladies vénériennes auraient été vaincues.

Tout ce qu'on peut faire c'est essayer de rééquilibrer un peu les choses en transférant les enfants pris aux mères et pères indignes pour les donner à ceux que l'on juge méritants, même si parfois ça rate, même si les parents indignes regrettent, même si tel couple ou tel autre est mal jugé... La compassion et la justice, ordinairement incompatibles, doivent pourtant se mêler ici. C'est un palliatif, mais que faire d'autre ?

Ah, comme disait l'autre, monde de merde, tiens.

04/02/2006

Encre antipathique

Tout le monde a déjà fait des sauvegardes sur CD, ou DVD pour les mieux équipés, de ce qu'il avait sur son disque dur. Pourquoi supposez-vous que ce soit si difficile d'écrire sur un disque ? Enfin, ce n'est pas très dur, mais il faut avoir le stylo approprié. N'en ayant pas, j'ai tenté plusieurs expériences avec les CD et les feutres que j'avais, et ça n'a donné que ce que la NASA aurait appelé un "échec réussi"...

J'ai d'abord essayé avec un feutre pour tableau blanc, type Velleda, mais ça s'efface, comme de bien entendu. J'ai essayé avec un marqueur, et non seulement ça pue encore plus mais en plus ça s'efface aussi... Et ça laisse des grosses traces de loches infectes sur mes beaux CDs ! Après j'ai arrêté les frais et j'ai réfléchi cinq minutes... Ayant déjà tenu un marqueur pour CD entre les mains, je me suis souvenu que son encre était soluble dans l'eau.

Euréka ! pensais-je. J'ai fouillé un peu partout et réuni tous les feutres que j'ai pu. La plupart des feutres de coloriage de mon petit neveu font soit des traces dégeulasses soit n'adhèrent carrément pas. Comme l'encre de stylo à plume, cela s'accumule en de petites gouttelettes et ça n'écrit pas. Les feutres à bille et autres "Pilot" fins n'écrivent pas non plus, et si on appuie on risque de rayer l'objet.

Même les marqueurs à alcool capables d'écrire sur du verre et du métal entre les mains des taggeurs du métro ne font que laisser de grosses traces moches. Pas moyen, sans LE marqueur qui peut écrire sur CES surfaces lisses là, rien à faire. La mort dans l'âme, j'ai dû inscrire la contenu de mes sauvegardes sur des post-it ou sur les jaquettes des boites des CD, en attendant le lendemain ou j'ai fait l'emplette du feutre requis.

Et tant que j'y étais, puisqu'il semble que ce soit une denrée rare à la maison, j'en ai pris pour tous ceux qui, chez-moi, utilisent un ordinateur. Oui, parce que cette saloperie, ça s'use vite, ça sèche encore plus vite, et ça n'est pas disponible dans toutes les papeteries. Et ça coûte cher. A plus d'un euro le feutre (en gros dix francs !) et vu la soudaine demande pour ce type de feutre uniquement, ce sont les papetiers qui vont être contents.

Peut-on les blâmer, eux ou les multinationales, d'avoir fait exprès de faire des CD sur lesquels on ne peut pas écrire, ou de contrôler le marché des feutres spéciaux (il en existe de plusieurs marques dont certaines ne font QUE des marqueurs pour CD et des CD vierges, notamment disponibles dans les FNACs) ? Bof. J'aurais fait la même chose. Ce n'est pas plus honteux que le prix au détail des CD par rapport au coût de production.

La prochaine fois, n'étant plus pris au dépourvu, je m'approvisionnerai autrement.

02/02/2006

MIB est mol

J'ai revu il y a peu les deux films des Men In Black, coup sur coup. Ne me demandez pas pourquoi, sans doute une idée eue à cause de l'affiche de Chicken Little, c'était un truc entre copains, parfois on prend de mauvaises décisions quand on est jeune... Bon. Eh bien j'étais déçu. Déçu déçu déçu. J'avais bien aimé le premier lors de sa sortie en salle et je l'avais revu en VHS (eh oui, à l'époque...) avec un grand plaisir, et là je trouve qu'il a vieilli.

A l'époque j'avais même fait une affiche truquée des MIB : je les avais revêtu de blouses blanches et je leur avais mis la tête de deux des professeurs de physique de mon lycée (oui, j'étais au lycée, il faut bien en passer par là, non ? CESSER DE ME HARCELER SUR MON PASSE HONTEUUUUX !) pour en faire les "Men in Blouses", expérimentant timidement les anciennes versions de Photoshop à des fins à peu près drolatiques.

MIB II est évidemment une resucée du I avec la même intrigue, à peu de choses près, et des effets spéciaux suractivés. Les gags y sont assez nuls et faciles (« Oh, un Alien avec des couilles sur le menton... Oh, des scènes bédéesques incongrues... Oh, des méchants parachutés et une scène bizarre ou Z fait du Kung Fu... Oh, un cameo du réalisateur et de Michael Jackson... »). Beaucoup de glaçage, pas beaucoup de gâteau.

Et puis l'arrogance et la vanité sans bornes de Will Smith, faut avouer, ça va cinq minutes. Déjà, il commence à ne plus avoir l'âge, heureusement qu'il s'est lancé dans des rôles plus sérieux que l'éternel black sexy de Wild Wild West... Et le parler black américain sans les gros mots (version politiquement et filmographiquement correcte tout-public-rose-bonbon oblige) ça fait légèrement ridicule, tout comme le rap commercial.

Tout ça pour dire que si MIB restera culte et classique, il sera quand même vu avec dérision par les générations futures. Ce qui serait drôle c'est que les générations futures contactent effectivement des extraterrestres, ça, ça gâcherait l'effet de plein de films instantanément, sans parler de tous les rêves que ça briserait. Avec toutes les théories sur les extraterrestres, il y en a maximum une ou deux qui sont juste, et minimum zéro...

Oh, et soit dit en passant, OUI, ce billet n'était là que pour accompagner le calembour vaseux du titre.

01/02/2006

Ce rêve bleu ?

A la demande générale d'une seule personne (mais qui m'a fait très plaisir) je vais aujourd'hui vous faire une petite conférence sur les Schtroumpfs, ces petites créatures bleuâtres et mièvres apparemment faites seulement pour amuser les enfants, et la trame hautement idéologique et propagandiste qui sous-tend leurs aventures. Point de sous-entendus sexuels et freudiens aujourd'hui, c'est du Grand Capital qu'il nous faut causer.

Oui, on parle tout le temps des manipulations mentales et des messages pro-yankees des dessins animés américains, de la violence des dessin animés japonais, du modèle capitaliste promulgué par les comics venus d'outre-atlantique (ce qui a cessé depuis longtemps, les comics se faisant maintenant de plus en plus underground et contestataires, allant jusqu'aux extrêmes divers et même à l'anarchie). Jamais des belges.

Car les Schtroumpfs, pour tout dire, fruit de l'esprit hypocrite de Peyo (qui s'est fait des couilles en or avec !), sont la représentation exacte de la société communiste idéale, telle que la décrit l'idéologie Marxiste et Trotskyste... Et le plus étonnant c'est que leurs aventures exhibent aussi les défauts inhérents aux régimes communistes que la Terre a connu (en tentant de les présenter sous un jour positif) comme le racisme et les théories du complot !

Bien sûr, dans la bande dessinée ou le dessin animé de Hanna Barbera (et quelle ironie que ce soit une compagnie aussi américaine et pro-américaine qui aie repris les droits...), les Schtroumpfs n'ont jamais, ô grand jamais, abordé directement un quelconque thème politique, pas plus qu'ils ne poussaient des jurons ni ne se montraient nus, ou ouvertement subversifs.

Soit... Mais commençons par le commencement... Les Schtroumpfs sont exactement cent. Chacun possède un métier, une activité bien définie, et on s'adresse à lui non pas par son nom (il n'en a pas) mais par son occupation ou sa caractéristique principale. A part lorsqu'ils portent les accessoires nécessaires à leur métier, les Schtroumpfs sont TOUS identiques. Et ils chantent TOUS la même chanson.

Les Schtroumpfs partagent TOUT. A peine récoltées, les ressources, salsepareille ou autres, sont aussitôt entreposées et redistribuées selon les besoins de chacun ! Il n'y a pas de propriété privée. Ils sont tous heureux sans changement, sans mobilité sociale, et l'argent n'existe pas pour eux. Ils ne changement pas de métier : quand ça arrive, tout va de travers. Moralité : garde le rôle que t'a désigné la société, petit mouton.

De plus, le village des Schtroumpfs vit entièrement en autarcie. Ils subviennent à leurs propres besoins en exploitant la nature sans excès, sans augmenter ni diminuer leur population (ils sont immortels, il n'y a jamais d'accidents ni de morts et ils ne se reproduisent pas, donc c'est facile). Personne ne sort, personne ne rentre, et les humains sont refoulés à la frontière "par magie". Et PERSONNE ne pose aucune question sur l'extérieur.

Ils suivent un chef, le Grand Schtroumpf, un patriarche avec une barbe (comme Marx ?), un petit père des Schtroumpfs (Comme Staline ?) qui n'a pas d'activité définie si ce n'est qu'il est vieux et sage et qu'il est leur chef adulé : ils ne font rien sans le consulter, et quand ils le font, il leur arrive malheur. Qui plus est, le Grand Schtroumpf est le seul à être habillé en rouge (communiste...) et seul à décider de l'avenir du village.

"Grand Schtroumpf" est un titre, le seul (avec le Schtroumpf à Lunettes, le cas de la Schtroumpfette étant spécial, voir plus loin...) à ne pas être un corps de métier : ce n'est pas le Schtroumpf Chef, c'est le Grand Schtroumpf... Cette forme de culte de la personnalité est d'autant plus subtile que ce Schtroumpf est présenté comme n'ayant aucun défaut à part son âge (mais il est immortel), et sachant tout faire, connaissant tout ou presque.

Il arrive d'ailleurs malheur au moindre Schtroumpf qui essaie de lui prendre sa place, que ce soit le Schtroumpf à lunettes ou "L'apprenti Schtroumpf", ou un autre : Ce Schtroumpf profite toujours subrepticement d'une absence ou pire, d'une maladie du Grand Schtroumpf pour prendre le pouvoir sans y avoir été habilité par qui que ce soit... Et c'est toujours son orgueil, même si les intentions sont bonnes, qui est mis en évidence.

Cela devrait suffire à vous convaincre que nous avons affaire à un régime totalitaire et non démocratique (pratique : nous sommes au Moyen-Âge, belle excuse pour ne pas introduire ce concept, et les Schtroumpfs pratiquent de temps à autres le "consensus" autour des décisions du Grand Schtroumpf...), mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin : Parlons des activités des Schtroumpfs...

Les corps de métier manuels sont les plus répandus, et les Schtroumpfs les plus souvent mis à contribution sont le Schtroumpf bricoleur et le Schtroumpf paysan, c'est à dire l'ouvrier et le laboureur, décrits comme ne songeant qu'à leur travail, les piliers de la société Schtroumpf, deux personnages qui ne sont JAMAIS présentés sous un jour négatif... Comme le cuisinier et le costaud (soldat/policier), ils travaillent pour tous.

Plus représentatif encore... Lorsqu'un Schtroumpf de plus fait son apparition grâce à un miroir magique dans "Le Centième Schtroumpf", il est finalement chassé du village car il n'a pas d'activité qui soit utile aux autres Schtroumpfs ! Et c'est aussi du fait de son absence de contribution à la société, en plus de son absence de queue, que le "faux Schtroumpf" (Gargamel transformé pour les noyauter) est reconnu, puis ostracisé.

Les Schtroumpfs comptent quelques personnages "gags" comme le musicien (qui joue mal, donc présenté sous un jour négatif, mais toléré...) et le poète, quant à lui carrément présenté comme un pédé total (sous un jour négatif, puisqu'on se moque de lui et que ses poèmes sont minables). La raison de la négativisation de ces Schtroumpfs est qu'ils n'ont pas de "vrai" métier qui soit utile et productif aux Schtroumpfs.

Le Schtroumpf vaniteux, celui avec la fleur dans le chapeau et qui se parfume, est présenté négativement comme l'homosexuel, et peu toléré par les autres. Le Schtroumpf gourmand non plus ne contribue à rien, et il est négativisé aussi. Le Schtroumpf grognon joue le rôle de la "minorité statistiquement improbable mais pourtant prévue par le système" qui ne se réjouit pas de la vie en communauté...

Le Schtroumpf farceur est gênant mais toléré... Pourquoi l'appelle-t-on farceur ? Car il aime faire exploser des paquets. C'est sa seule farce. Pas de coussins péteurs, par de poissons d'avril, rien que des paquets piégés. Mais on le tolère, car ses paquets font bien rire les Schtroumpfs quand il les utilise contre les méchants... C'est donc le Schtroumpf aux Attentats contre les Ennemis du Peuple, un important rouage du régime !

Le Schtroumpf à Lunettes est l'économiste, celui qui planifie tout, bref, le technocrate. C'est lui qui est considéré comme le plus intelligent après le Grand Schtroumpf. Pourtant, il arrive un malheur à chaque fois qu'il utilise son intelligence... Les Schtroumpfs devant être égaux, si l'un pose des questions, il est catalogué comme dissident : c'est l'Intelligentsia bourgeoise dans une société du nivellement par le bas.

Qui plus est, le Schtroumpf à Lunettes, moralisateur en diable, présente une ressemblance frappante avec Léon Trotsky dans sa jeunesse. Comme lui, à chaque fois qu'il questionne trop les idéaux du Grand Schtroumpf (Lénine, Staline...) il se retrouve exilé ou il arrive une péripétie. Même sans cela, le Schtroumpf à Lunettes est l'un des seuls Schtroumpfs à être malheureux régulièrement, rien que parce qu'il estime que ses idées ont de la valeur.

Les Schtroumpfs ont parfait leur régime totalitaire au fil de nombreuses aventures comme "le Schtroumpfissime" (pendant l'absence de leur Chef, les Schtroumpfs passent en Monarchie, et c'est mal), ou "Le Schtroumpf Financier" (l'idée de l'argent et de la spéculation, de l'économie de marché, est introduite chez les Schtroumpfs, le capitaliste s'enrichit brièvement mais fait vite face à une révolution et au lobbying du Grand Schtroumpf...).

Quantité de petits détails renforcent les similitudes entre les Schtroumpfs et le communisme, trop pour que cela soient des coïncidences. Par exemple, l'aventure du "Cosmoschtroumpf"... Cosmo, et pas Astro, comme les Russes et pas comme les Américains. Les Schtroumpfs Noirs (noirs... comme les anarchistes) sont présentés comme malades, dangereux et contagieux, avant que le Grand Schtroumpf ne les guérisse !

On peut remarquer l'absence chez les Schtroumpfs de minorités raciales : ils sont bleus. Soit, admettons que ce soit par tolérance. Mais ils sont absolument athées, croyant en la magie du Grand Schtroumpf et rien d'autre : il n'y a pas de Schtroumpf religieux, alors que c'est quand même un thème omniprésent de l'époque médiévale dans laquelle ils se trouvent. Vive l'autarcie et les forêts féeriques...

Les Schtroumpfs sont aussi particulièrement misogynes. Au départ, il n'y a PAS de femelle Schtroumpf. La Schtroumpfette est en fait une création de Gargamel (le méchant dont on va reparler) conditionnée et envoyée pour appâter, séduire et espionner les Schtroumpfs par la luxure... Ce qui ressemble fort à une tentative de l'Occident pour, au delà du mur de Berlin, tenter ceux de l'Est par la libéralisation des moeurs.

Mais Gargamel rate son coup : sa Schtroumpfette est moche. Ce n'est qu'après avoir adopté les idéaux et la façon de vivre des Schtroumpfs qu'elle sera acceptée au village et transfigurée par le Grand Schtroumpf (grâce à la chirurgie esthétique) en une blonde sexy. Et après ça, elle ne fait RIEN. Elle n'a aucun métier, aucun rôle si ce n'est d'aguicher. Pire. De temps en temps elle cuisine ou recoud quelques pantalons.

Et Gargamel, parlons-en, du méchant. Qui est-il ? Un homme au nez crochu et au nom qui sonne comme Gargantua et Pantagruel, qui représente la gloutonnerie et l'avarice. Il veut attraper les Schtroumpfs pour en faire de l'or : C'est le capitalisme qui veut prendre les gentils ouvriers, chosifiés, et les exploiter pour obtenir de l'argent, quitte à les tuer jusqu'au dernier. Il habite aussi un labo gris, entre manoir et usine...

Il habite avec un chat marron (basané...) dont le nom est Azraël (Israël ?), et, on l'a dit son nez est crochu. C'est lui-même un alchimiste... Vous décodez ? Bravo, vous avez gagné, il s'agit bien entendu du complot Judéo-maçonnique, toujours un grand succès auprès des fascistes de droite comme de gauche. Gargamel ne rechigne pas lui-même à avoir de mauvaises fréquentations, notamment criminelles (la Mafia ?)...

Mais le vice de Gargamel est aussi son point faible : C'est toujours grâce à son avarice qu'il est piégé, bêtement, alors que les Schtroumpfs savent résister à la tentation de l'or. Leurs autres ennemis reflètent toujours cette avidité que les Schtroumpfs ignorent : le Cracoucass, un genre de vautour, mais aussi l'ogre Grosse-Bouffe (peut-être une "bombe atomique", puissance brute qui peut être "retournée" contre l'agresseur).

Je n'ai parlé ici que des aventures les plus connues des Schtroumpfs, et uniquement de celles qui ont été imaginées par leur auteur original, avant que celles-ci ne cèdent à la mode et se mettent à introduire des concepts modernes et de nouveaux personnages en pagaille. J'aurais pu vous parler de "L'oeuf et les Schtroumpfs", qui montre la valeur du travail (un oeuf qui exauce les souhaits est en définitive mauvais...).

J'aurais pu aussi vous parler de "Schtroumpf vert et vert Schtroumpf", une aventure ou, à cause de différents sémantiques du langage Schtroumpf, les villageois se divisent en plusieurs factions qui en viennent aux mains, faisant fuir le Grand Schtroumpf... Un message d'unité pour vivre ensemble, certes, mais derrière une seule doctrine, celle du guide, du Führer ou du Petit Père, qui lui seul connaît tout ! Il y a d'autres exemples.

J'aurais aussi pu développer les nombreux crossovers avec les aventures de Johann et Pirlouit, du même auteur, aventures dans lesquelles à chaque fois, sans exception, le mal vient d'une histoire d'argent (même quand il s'agit d'une damoiselle à sauver, c'est un méchant qui veut l'épouser pour sa dot... Ou bien c'est un prince maudit par un usurpateur... Ou encore un souverain rançonné, et le traître a gardé l'argent pour lui...).

Et je ne parle pas de la "poussière magique" qui rend tout le monde heureux. Mais bon, il y a des limites, ce billet est déjà très long... Cette thèse des Schtroumpfs-communistes n'est pas neuve, loin de la. Elle a été explorée sur Internet et ailleurs de nombreuses fois depuis les années 80. Et quand on y pense, c'est évident ! Même le village des Schtroumpfs, avec ses toits étranges, ressemble à l'église St Basile de Moscou...

Si le coeur vous en dit, avant d'offrir des bédés à vos enfants, relisez-les vous-même sous cet angle insoupçonné et voyez si vous voulez vraiment conditionner vos bambins a la propagande d'une époque où l'oeil de Moscou se cachait partout. Mais ne vous inquiétez pas trop quand même, j'ai été élevé aux Schtroumpfs (même si je les ai trouvé niais très vite) et je suis de droite jusqu'au bout des ongles...

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