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Les archives de Côté Beurre
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23 août 2006

Billets d'Aout 2005

Voici tous les billets (texte uniquement) publiés sur mon ancien Blog durant le tout premier mois de son existence, Aout 2005. Ce coup de gueule en ligne s'appelait "... Et Quant A La Soupe, Elle Est Délicieuse !", pour une raison aussi logique qu'idiote. Et il était sis, naturellement, sur un serveur minable dont je tairai pudiquement le nom. Les billets sont présentés dans l'ordre déchronologique, en respectant la mise en page originale (sans les photos et les pubs, quand même).

31/08/2005

Floralies

J'ai reçu des fleurs pour mon anniversaire, il y a déjà quelques temps. Mon père, pour sa fête, a reçu des fleurs. Mon ex recevait des fleurs assez souvent (oui, je suis assez attentionné, et je viens moi-même de m'en lancer, des fleurs). Si certains ne s'y attendent pas, ou feignent la surprise, cela reste assez courant.

Qu'est-ce à dire ? Le stéréotype du gars hétérosexuel et Viril avec un grand Vi s'étiolerait-il comme flétrit l'anémone ? Car, chacun le sait, les vrais mecs ne reçoivent pas de fleurs, les dames, oui. Sur scène, les acteurs n'en reçoivent que depuis un ou deux siècles. D'ailleurs les fleurs sont souvent portées dans les loges, et non données sur scène, pour les hommes.

Les homosexuels férus de féminité sont l'exception, mais même pour les fêtes, les fleurs ne sont pas le symbole masculin par excellence... Leur forme est rarement évocatrice de pénis (sauf en ce qui concerne certains modèles exotiques et chamarrés) et on dit bien "une" fleur. Et puis il y a tout un langage des fleurs, sorte de code d'amour hautement perfectionné tombé en désuétude au début du siècle dernier.

Moi, j'aime bien recevoir des fleurs. C'est vrai, ça me fait très plaisir. Mais les fleurs c'est périssable, et, comme dans la chanson, les bonbons c'est tellement bon... Les chocolats, aussi. Ou bien entendu les DVD, dans un contexte différent. Mais je ne prétends pas au luxe...

30/08/2005

Enfants terribles

On va dire que je fais dans la vérité de La Palisse, mais on en dira jamais assez que les enfants sont des petites choses fragiles. Avec la recrudescence des menaces médiatiques de canicule et les derniers petits vieux morts retrouvés tout secs sous les lits, les gens qui n'ont pas l'air conditionné ouvrent leurs fenêtres. Evidemment, n'importe quel méridional vous dira que s'il n'y a pas de vent frais c'est inefficace, et qu'il vaut fermer ses persiennes pour garder la fraîcheur, mais bon, tout le monde s'en fout.

Le problème c'est qu'il suffit d'un instant d'inattention pour que les enfants (qui ont pourtant l'espoir de devenir un jour moins distraits que leurs parents) se ruent tête baissée vers un trépas aérien et plein d'éclaboussures. "Fais comme l'oiseau", disait la chanson.

Tout de même. On sait que les enfants ne font pas attention. Même les sages, même les responsables... D'ailleurs il faut toujours se méfier de ceux qui sont calmes en apparence. Enfin, ce n'est pas de leur faute, tant qu'on ne leur a pas expliqué, ils ne savent pas. On tourne la tête cinq minutes et un gamin peut se noyer dans sa piscine gonflable... Et dans cinq centimètres d'eau au fond d'un baquet, il faut le vouloir ! Et je ne parle pas des bourreaux d'enfants, kidnappeurs, racketteurs, maquereaux, cannibales, pervers et autres pédophiles.

Les enfants collent leur langue aux poteaux gelés, s'enferment dans les caves et les placards, claquent les portes sur leurs doigts, coincent leurs membres entre les pilastres des rembardes, mettent leurs mimines sur les plaques chauffantes, cuisinent comme maman avec le gaz, plantent des clous dans la table du salon qu'ils ont déjà scié la dernière fois, logent leur tête dans la grosse théière, casent leur pied dans l'évacuation d'eau, fuguent avec un couteau suisse et leur chien préféré, jouent avec l'arme de service de papa, essaient de se raser avec les vraies lames du grand frère, trouvent les joints et le briquet de la grande soeur, jouent au sabre laser avec les couteaux à viande, sautent des armoires avec des ailes en carton, enflamment des pets avec bonheur et des allumettes, mangent le maquillage cancérigène, croquent les piles électriques qui piquent, lèchent la peinture au plomb et sucent la mort aux rats en dessert, montent faire un tour dans le vide ordures, descendent des piliers pour faire comme Batman et les pompiers, tentent de se percer les oreilles avec un compas et un trombone, vident les bombes de peinture et déodorant dans leur bouche, mangent tous les insectes qui passent en faisant de la brume avec l'insecticide, font Tarzan avec les cordes à rideaux, se pendant eux cintres, se font tomber les meubles sur le crâne en tentant de déplacer des quantités incroyables d'assiettes en équilibre précaire, jouent avec le très joli verre qu'ils viennet de briser, découpent tout ce qu'ils trouvent y compris eux-mêmes si rien d'autre n'est disponible, se déguisent en mettant la tête dans des sacs poubelle, boivent le Chanel N°5 et la térébenthine pure au goulot, gobent le viagra et le xanax comme si c'étaient des dragibus, concassent leurs os à l'aide d'outils divers et variés même pas prévus pour, se défigurent à la tondeuse à gazon, placent les doigts bien au fond du mixeur avant d'appuyer sur le bouton rouge, font des haltères avec le fer à repasser branché, pissent sur les prises de courant, jonglent avec les fourchettes à barbecue enflammées en grimpant sur le chat, et s'enfoncent volontairement dans tous leurs orifices et surtout leurs oreilles de quoi remplir des placards entiers.

Mais que se passe-t-il dans leur tête pleine de vent ? Mystère. Leur survie est un miracle en soi, puisque visiblement l'instinct de conservation n'est pas toujours à l'épreuve de la modernité. C'est tout juste s'ils ne se tapent pas la tête contre les murs jusqu'à ce que mort s'en suive rien que pour voir ce que ça fait.

Heureusement qu'on essaie de ne pas tenter le Diable...

28/08/2005

L'amoral de l'histoire

Les contes sont supposés enseigner les choses de la vie aux enfants tout en les émerveillant. Non ? Je n'arrive pas à décider si ce conte tchèque remplit son office. Peut-être que je n'ai pas bien compris... Je vous en donne la version résumée avec mes propres mots, pour vous épargner les répétitions et les ornements.

C'est l'histoire d'une jeune fille jolie et perspicace, mais bon, pas de quoi fouetter un chat... Il paraît que ce n'est ni la plus belle ni la plus intelligente. Elle est la fille d'une pauvresse, et comme elles n'ont ni mari ni terres, elles doivent filer la laine pour vivre (ce qui au moyen-âge n'est pas une tare, c'est même plutôt courant). La fille a quand même deux énormes défauts : elle est paresseuse et désobéissante. Quand sa mère la force à filer la laine pour qu'elle fasse sa part du boulot, elle se met à pleurer. Un beau jour, la fille passant son temps à rêvasser, la mère en a marre... Et elle la gifle. Notez-bien, c'est la seule gifle qu'elle a reçu de toute sa vie, et probablement la seule qu'elle recevra jamais.

Et là, la fille se met à brailler tellement fort que la Reine l'entend alors qu'elle passe à quatre lieues de là dans son carosse ! Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais une lieue ça fait... quoi... quatre kilomètres ou plus. Elle a la voix qui porte, la petite ! La Reine, alarmée, fait un détour pour aller voir. Elle tombe sur la fille et lui demande ce qui s'est passé. La paresseuse répond la larme à l'oeil  "c'est ma maman qui m'a battue !", prouvant ce faisant que c'est en plus une sale cafteuse, et de mauvaise foi, avec ça. N'empêche que la Reine se demande comment on peut gifler une fille qui a l'air aussi gentille, et elle demande des comptes à la mère.

Là, il faut comprendre la mentalité de l'époque... La mère a tellement honte des défauts de sa fille qu'elle n'ose pas les confesser à la Reine de peur que la faute rejaillisse sur elle. Alors elle répond que sa fille est trop travailleuse, qu'elle file la laine toute la journée et en oublie de s'amuser de temps en temps comme le font les jeunes filles. L'ayant trouvé une fois de plus au rouet, elle l'a fait se lever d'une tape un peu forte. La Reine, enchantée d'avoir trouvé une fille aussi travailleuse, emmène la fille au palais royal. Elle promet à la mère, toute contente de se débarrasser de sa fille encombrante, de lui donner beaucoup d'ouvrage. A la fille, la Reine promet la main du Prince (et donc le statut d'héritière du trône) a la condition qu'elle file la laine.

C'est là que ça se corse pour notre héroïne. La Reine lui montre trois grandes salles entièrement remplies de tonnes et de tonnes de laine, et lui dit "Une fois que tu auras filé tout ça, tu épouseras mon fils". La fille commence à baliser un peu... Mais elle ne dit trop rien, pensant qu'au moins on la laissera tranquille nourrie et logée au palais, et tant pis si elle n'épouse pas le prince avant ses quatre-vingts ans. La planque.

Malheureusement, sa paresse naturelle prend le dessus, et pendant deux jours successifs, la fille ne fiche rien. Si bien que la Reine, venant tous les jours à midi surveiller sa protégée, ordonne que si le travail n'a pas avancé le lendemain elle la fera décapiter. Entre son obsession pour la laine, le fait de vouloir marier son fils à une jeunette qu'elle vient de rencontrer et que son fils ne connait pas, et cette tendance à faire décapiter les gens rien que parce qu'elle a l'impression qu'ils se paient sa fiole, cette Reine est un peu excessive...

Et cette crétine de fille, plutôt que d'avouer la vérité ou de bosser au moins un peu pour qu'il y ait un petit progrès, se désespère et pleure à la fenêtre... Donc elle ne fout rien. Mais elle a une chance extraordinaire ! Elle reçoit la visite inopinée de trois vieilles difformes, l'une avec un pied genre éléphant, la deuxième avec une lèvre inférieure façon pneu, et la troisième avec un pouce tellement grand qu'on dirait la bite à Rocco. Les vieilles, qui passaient simplement par là, utilisent leurs difformités pour filer la laine à une vitesse ahurissante. Et elles ne demandent en échange qu'une invitation au mariage de la fille, et qu'on les serve comme invitées d'honneur... Ce que s'empresse d'accepter la petite feignasse, prouvant que c'est aussi une lèche-cul.

Bon, je passe les détails, mais une fois toute la laine filée le mariage se passe. Les vieillardes sont effectivement invitées et présentées comme les "tantes" de la fille. On les sert royalement et personne ne pipe mot, vu que c'est la princesse qui les a amené... Bref, elles s'amusent comme des folles. Le Prince, manquant quand même un peu de tact, s'enquiert des raisons de leurs difformités. Elles répondent que c'est à force d'appuyer sur la pédale du rouet, de tirer le fil du pouce et de le mouiller des lèvres.

Le Prince, croyant que sa femme est une folle-dingue de la laine et qu'elle deviendra comme ses tantes si elle continue comme ça, interdit à la mariée de toucher jamais à un rouet de sa vie ! C'est tout bénef, non ? Oh, j'oubliais... Bien entendu, la mère de cette paresseuse, qui s'est pourtant saignée aux quatre veines pour nourrir et élever sa fille sans jamais l'avoir ne serait-ce que fessée et sans obtenir le moindre merci, on ne la revoit jamais, même pas au mariage.

Voilà comment, grâce à une Reine bonne pour l'asile et trois vieilles crasseuses exploitées, une ingrate oisive comme un chat, menteuse et rapporteuse, propre à rien d'autre que larmoyer et se plaindre, ni supérieurement intelligente, ni même très belle, devient une princesse sans en foutre une rame. C'est un peu facile, pour cette petite parvenue, je trouve. On se croirait dans "les Prospérités du Vice", de Sade, mais en version réduite et édulcorée pour les enfants, la luxure en moins.

Alors la morale du conte, on me la copiera. D'après vous, c'est quoi ? "La paresse est récompensée" ? "Braillez fort et vous irez loin" ? "Faites confiance aux vieilles difformes, elles en savent plus long que votre maman" ? "Attention aux Reines psychotiques" ? "Faites des gosses qui ont tous les vices, ils iront loin" ?

Peut-être que ce conte amoral est justement destiné à apprendre aux enfants que la vie n'est pas juste, et que c'est souvent ceux dont l'incurie est la plus grande qui se retrouvent au dessus de vous dans la hiérarchie sociale, allez savoir comment. Aux innocents les mains pleines...

27/08/2005

N'oubliez pas le guide

Il a fallu la somme de nombreuses ingéniosités au fil des siècles pour inventer le magnétophone. Il est un ineffable écervelé qui, portant désormais sur lui le poids d'un des plus grands malheurs du monde, a perverti cette glorieuse invention pour en faire l'Audioguide.

Heureusement qu'il est anonyme, cet imbécile qui a le premier pensé à cette solution de facilité. A cause de lui, des millions de touristes visitent les monuments du monde agglutinés, collés et en sueur, se montant presque les uns sur les autres pour tenter d'apercevoir ce devant quoi ils passent tous exactement en même temps, exactement au même rythme, exactement dans le même sens.

Pire : Grâce à cette merveilleuse trouvaille qu'est l'audioguide, les embouteillages touristiques empêchent ceux qui n'ont PAS d'audioguide de visiter à leur aise, et d'apprécier à leur juste valeur les aspects de la visite qui ne sont pas sanctionnés par la sacro-sainte boite qui parle...

Ignorant complètement les détails au-delà de la vulgarisation et des anecdotes, réduisant à néant les trésors jugés moins importants, le guide audio offre un savoir fast-food, une culture condensée en deux minutes prête à ressortir devant vos amis. On parle des tournesols de Van Gogh sans connaître ses natures mortes...

C'est la philosophie du "oui, j'étais là et je l'ai vu", par opposition à celle du "C'est une merveille et voici comment". Le voyageur raconte ensuite à ses amis que lui et sa famille ont "fait" tel ou tel pays... Comme si c'était les vacances de X ou Y qui validaient la culture locale, la faisant entrer dans la Civilisation.

Mais tout le monde ne peut pas être anthropologue, je suppose. Et admettons que cela cultive ce qu'il faut bein appeler les "masses". C'est pratique entre deux citations d'Oscar Wilde ou de Sacha Guitry, deux auteurs de bons mots qui peuvent être resservis en sentences lapidaires, sans contexte et sans même comprendre.

Encore une invention à ranger avec le sens unique et le corset pour femmes enceintes.

26/08/2005

Souviens-toi, l'été dernier...

Chaque année il y a un tube de l'été. C'est étrange parce qu'il y a rarement un tube de l'hiver, ou alors il ne s'appelle pas "de l'hiver". Peu importe, parce que de toutes façons la chanson estivale ne passe pas l'automne. A part la Lambada et la Macarena, peu de tubes de l'été nous sont parvenus intacts des années précédentes, cet âge d'or antédiluvien du monde magique de la chanson...

C'est pratique, c'est une époque qui se situe toujours il y a deux ans, peu importe l'année. La caractéristique des tubes de l'été c'est d'être simples et air comme en paroles, largement diffusés, pas chers, et de pouvoir se jouer très fort. Il faut que ce soit rythmé et répétitif pour qu'on puisse el passer en boucle et danser dessus dans les clubs ou les sardinades. Ils sont souvent l'objet de remixes encore plus immondes, assez longs.

Le principe c'est que vous trouvez la chanson potable (voire bonne) sur le moment, et, si vous êtes influençable, vous l'achetez. Evidemment, sur le même album ou le CD deux titres vendu très cher, vous avez un remix, ou alors deux chansons peu originales (dont un slow), une reprise, et cinq remixes du tube. Le problème, c'est qu'on regrette l'achat, mais que bien souvent on n'y peut rien.

En effet, pour savoir si un tube de l'été est vraiment bon, rien ne vaut l'épreuve du temps : Réecoutez la chanson cinq ans plus tard, si vous la trouvez toujours aussi dansante, c'est que c'est un bon tube. Si vous l'aimez dix ans après, c'est que c'était non pas un Tube, mais un Classique ou une Légende... Ne vous y trompez pas, les revivals ne comptent pas.

25/08/2005

De concert

Je suis allé voir (ou plutôt écouter) récemment un concert de musique classique. A Prague. Oui, bon. La salle était superbe, l'orchestre de très bonne tenue, le soliste excellent et le programme bien choisi. Du Dvoràk, vous pensez bien, en République Tchèque... Et j'avais juste devant moi un couple charmant.

Le mari, un allemand quadragénaire brun et épais, portait une barbe et un crane rasé sur son air bonhomme. Il avait des jeans délavés moulant son énorme paquet (et quand je dis énorme, c'est énorme), ainsi qu'un bombers affichant à l'endroit du coeur l'inscription pleine de poésie évocatrice : "Bullbear". L'autre mari était plus fin mais assez musclé et tout de même d'un gabarit impressionnant, la barbe mieux taillée, une boucle à l'oreille, et vêtu à peu près de la même manière.

Bref, un couple velu à souhait, et charmant. Evidemment ça m'a un peu bouché la vue, mais pour un concert classique, ce n'était pas si grave. Et puis ça fait chaud au coeur de voir deux gays s'afficher comme ça. De toutes façons, le plus mince était deux fois plus large d'épaules que moi, alors qu'est-ce que j'aurais pu dire ? Je suis gay, je ne vais pas passer pour un homophobe...

24/08/2005

Harlequin et autres guignols

Arrive un moment ou il faut parler coeur. Et quand je dis coeur, je veux bien entendu dire cul. Il faut bien le dire, dans notre porno-culture sponsorisée par le Loft, coeur et cul vont ensemble comme... eh bien comme cul et chemise. Fi donc de pudibonderie (comme si j'en avais eu au départ) et embrayons sur une humeur longue et douloureuse sortie tout droit des collections pour midinettes de chez Harlequin...

Lorsqu'on est célibataire (surtout depuis peu) et qu'on n'a pas envie de le rester, on le fait savoir à ses amis. Ou bien ils ont des élans généreux et ne vous laissent pas en paix. Les copains, les parents, les relations, toutes ces personnes soucieuses de votre bien-être vous présentent des conjoints potentiels. Alors commencent de véritables olympiades, ou l'on vous proposera, pour peu que vous soyez un peu populaire, rendez-vous après sorties pour vous présenter l'homme ou la femme idéal(e).

Les rencontres s'effectuent dans trois types de circonstances, trois "présentations", trois champs de batailles, parcours du combattant semés d'embuches... Sachant que de toutes façons, il y aura quelque chose qui clochera. AUtant vosu y faire tout de suite, vous aurez passé une sale journée, vous aurez un rhume, vous ferez une bourde, vous aurez oublié, vous serez mal fagotté, etc.

La première présentation, la moins dangereuse, c'est votre terrain. On vous donne un numéro de téléphone ou une adresse, et vous vous débrouillez. L'avantage c'est que vous pouvez partir quand vous voulez sans avoir à assumer le regard des autres, et planifier votre rendez-vous comme vous l'entendez. Mais vous êtes seul, sans information, avec (surtout après une rupture) une confiance boiteuse et des techniques de drague rouillées. Le pire danger qui vous guette ne se situe pas pendant mais après la rencontre : Si ça se passe mal et que votre soupirant(e) est d'humeur volubile, les rumeurs sur votre compte iront bon train. Ne riez pas, ça arrive plus souvent que vous ne le croyez ! Pas de témoins, pas de démenti.

La deuxième introduction, privilégiée par les sournois qui vous présentent des gens à votre insu, est une occasion quelconque à laquelle vos amis vous ont invités tous les deux, vous et M/Melle X. C'est souvent juste histoire de voir, en manière d'expérience, ce qui est peut-être pire. L'avantage, c'est que vous pouvez parler à quelqu'un d'autre si la personne vous ennuie, puisqu'il s'agit souvent d'une fête avec d'autres invités. L'inconvénient, c'est que vous allez devoir composer avec tout le monde pour ne pas paraître grossier ou accaparant. Le pire danger reste que vous ne vous rendiez même pas compte qu'on vous a invité dans un but précis et que tout tombe à l'eau, avec plus ou moins de discretion selon le nombre de personnes au courant.

La troisième rencontre est de loin la plus terrifiante. Il s'agit d'un dîner arrangé juste pour vous, avec rien que vous, l'autre, et le ou les marieurs improvisés. Vous êtes préparé, briefé, pomponné, avec trois plans d'attaque et deux hauts de rechange... Et bien entendu vous êtes scruté, observé, et nerveux jusqu'à l'os à force d'être sur le grill. L'autre en sait exactement autant que vous et est tout aussi mal à l'aise. A moins d'un miracle, le naturel est chassé de cette soirée sans espoir de retour, au pas, au trot ou au galop. Qui plus est, si ça se passe mal, vous n'avez aucune échappatoire : Vous devrez finir cette soirée avec une personne que vous n'appréciez même pas, avalant la couleuvre pour sourire aux copains.

Et puis il faut voir qui l'on présente, voyez-vous... C'est dans cette situation anodine et néanmoins perilleuse que la Galerie des Monstres fait son entrée. Lorsque les intercesseurs impénitents font bien leur travail et filtrent l'inévitable lie des carnets d'adresses, on évite des fiascos du style "Ah, mais entre temps j'ai retrouvé quelqu'un !" ou bien "Pas intéressé, pas prêt, pas au courant..." Ou encore "Je t'ai pas dit ? Je suis recherché pour traffic de drogues dures..." Mais malgré tout, ça arrive.

Hormis tout cela, les amis, à moins que vous en ayez qui vous connaissent vraiment par coeur, vous présentent trois genres de personnes. Si, si, il n'y a que ces trois genres là, ça ne fait pas un pli. A la limite, les mélanges sont possibles, mais c'est rare. Il n'est pas impossible d'y trouver le Merle Blanc, et il est rare qu'on y trouve de grosses vaches, mais la plupart ne sont que des pis-aller... Pour faire court, on utilisera ici le masculin, mais il est évident que l'équivalent existe pour l'autre sexe.

Le premier type, c'est le coureur. Et qu'on me pardonne de ne pas ajouter "cycliste" ou "automobile". En général il se présente de lui-même, ou c'est à sa demande qu'on vous présente mutuellement. Il n'est là que pour une chose t il a l'habitude. Les amateurs/trices se laisseront faire, les autres ne voudront à leurs amis de les considérer comme des mal baisé(e)s... Mais au fond, ne dit-on pas que le meilleur moyen de se remettre d'une rupture est d'enchaîner sur une passade ?

Le deuxième, c'est le clone. Il est plus courant encore, il y en a partout. Eh oui, vos amis, croyant connaître vos goûts, vous présentent la réplique presque parfaite de votre ancien conjoint. Evidemment, si vous êtes resté(e) quelques temps avec lui ou elle, ce n'était pas pour rien... Mais avouez que c'est quand même en remettre une couche, pour ne pas dire remuer le couteau dans la plaie ! Pour les plus émotifs, vous risquez le transfert psychologique, à fondre en larmes ou à vous énerver contre l'autre qui vous rappelle trop quelqu'un... Surtout si la rupture est fraîche.

Arrive une rencontre du troisième type. Elle porte bien son nom : il s'agit du désespéré. Vous n'aviez peut-être pas pensé à ça, mais vous n'êtes pas le ou la seul(e) à vous morfondre en célibataire. En voilà un autre comme vous, déprimé, que des andouilles essaient de caser. Il se trouve juste que vous avez des amis communs. Au mieux ça peut coller, mais la personne est sans doute encore plus bas que vous, ou seule depuis plus longtemps. Au pire vous vous lancerez dans une mémorable beuverie en crachant sur vos exs, et ça vous fera un(e) ami(e) de plus...

En bref, une belle série de désastres en perspectives. Pourquoi y croire ? Parce que parfois ça marche, et que plus on rencontre de gens et plus on a de chances de tomber sur la bonne personne... Enfin, statistiquement. Et puis, ça leur fait tellement plaisir, aux copains. Toutes ces péripéties ne feront que dresser dans votre tête une série de questions telles qu'on en trouve à la fin des romans-photos...

Ou se cache donc l'être suprême, parfait, incroyablement beau et intelligent, et qui baise comme un Dieu ? Allez-vous devenir un accro du web, vous tournant vers les messageries roses au risque de passer pour un nul, un pervers ou un nymphomane incurablement romantique ? Allez-vous cesser de chercher, ou du moins faire semblant en crevant d'envie à mater les jeunes gens au supermarché ? Allez-vous (j'ose à peine y croire) renoncer à l'Amour avec un grand tas ? Pardon... Un grand A ?

En fait, la vraie question qui va vous hanter, la voilà : Dans quelle catégorie va vous placer l'autre ?

23/08/2005

Zubrowka mon amour

Aucun touriste occidental ne peut pleinement se préparer à l'horreur des routes polonaises. Pourtant bétonnées, elles ont été dotées par l'usure de profonds sillons. On y croise encore des ânes et des charrues tirées par des chevaux. Les camions, principaux utilisateurs des routes de ce pays ou les voitures particulières sont moins abordables qu'en France, crachent le diesel par tous leurs orifices mal réglés.

Sorti des rares autoroutes, il est improbable de pouvoir avancer à plus de vingt à l'heure tant ces voies sont petites et bondées. Etrangement, le pays entier semble frappé d'interdiction de tourner à gauche. La signalisation est hasardeuse, la pré-signalisation une légende, et les panneaux mieux cachés qu'un juif dans une cave. Et ils s'y connaissent, dans la région d'Oswieçim.

Les villages sont joyeusement staliniens, crasseux et grisâtres, et la nature elle-même semble s'accorder à cette ambiance tristounette dont les mornes et pâles habitants sont si fiers. Mais après quelques centaines d'années d'occupation tantôt germaine, tantôt turque et tantôt slave, qui ne serait pas content de retrouver son pays, même en piteux état ? Quiconque a survécu au pacte de Varsovie peut en témoigner.

Non, je ne cracherai pas sur les Polonais parce qu'ils manquent d'infrastructures. J'ai côtoyé parfois des membres de ce peuple taciturne, dont mon professeur de sport au lycée. En voyant ce décor sinistre, j'ai soudain compris beaucoup de choses.

Il doit quand même y avoir un truc dans la vodka, c'est pas possible autrement...

22/08/2005

Lettres mortes

Dans un recueil d'exemples de lettres datant des années soixante-dix, époque ou la génération établie entretenait encore beaucoup de relations épistolaires avec style et distinction, j'ai pu lire des lettres d'annonces d'espérances.

Par là j'entend bien sûr l'annonce d'un enfant à naître, je le dis à l'attention des pissent-pas-loin de la culture qui me liraient. Toujours est-il qu'avant la naissance, les idées fusent pour l'avenir du foetus...

Ses parents le voient déjà astronaute ou académicien si c'est un garçon, danseuse étoile ou mère au foyer si c'est une fille. Plus que de nous renseigner sur la mentalité de la classe supérieure dite bourgeoise durant les années en question, ces mots posent le problème très bouddhique de l'impermanence.

Hier, de tels parents rêvaient de telles choses pour leurs enfants, qui semblent aujourd'hui bien dépassées, voire impensables. Bien des gens jugeraient l'idée même de planifier le futur métier de sa progéniture réactionnaire... Ou carrément fasciste. Pourtant, même à notre époque en apparence libertaire, quel couple ne forme pas de tels projets ?

Et pourquoi pas ? Quand la chance est du côté de tout le monde, les enfants sont d'accord avec les parents et le monde a suffisamment peu changé dans ce domaine pour que les projets puissent encore tenir la route, être ringards, ou au moins ne pas être dénués d'intérêt.

Mais c'est si rare ! La progéniture fait ce qu'elle veut, fait des erreurs comme ses parents (souvent les mêmes), éternelle et répétitive actrice du dialogue des générations. Les projets changent, le ton reste, de même que la palpabilité de l'angoisse parentale.

Et c'est bien fait. C'est vrai quoi, les parents ont été des enfants aussi.

Le loup est un homme pour le loup

Dit comme ça, ça a l'air pontifiant... Mais comme je ne suis plus à ça près dans ce Blog, je vais le dire quand même. L'homme n'est pas le roi de la création. Il n'est qu'un animal comme tant d'autres... Je ne pense pas que la question "Est-il meilleur ou pire ?" ait un sens, contrairement à ce qu'ont pu penser pas mal de gens. Car enfin, plus on avance en biologie et en zoologie, et plus l'on découvre que les comportements humains sont motivés par des instincts primaires, et que nombre de phénomènes que l'on croyait typiques de l'humanité sont loin d'être uniques dans le règne animal.

Mon exemple favori reste l'homosexualité, parce qu'il me permet de réfuter avec vigueur l'argument des moralistes qui disent que c'est contre-nature. On cite souvent les singes bonobos dont les moeurs joyeuses et sodomites ne sont plus à démontrer, mais il existe un exemple plus proche de nous, accessible de visu même aux amateurs cynégétique homophobes : le chien. Et je ne parle pas d'homosexualité occasionnelle !

Un de mes amis avait dans sa jeunesse un chien mâle que ses parents avaient tenté d'accoupler à maintes chiennes sans succès. Ce chien se faisait en fait régulièrement enfourcher par celui du voisin, son ami, et le montait lui-même de temps à autres. Il n'était pas rare qu'ils jouent ensemble, se lèchent mutuellement et s'endorment côte à côte. A la mort dudit chien, celui du voisin allait jusqu'à hurler piteusement en voyant ses maîtres sortir de la maison sans son amant de toujours...

Certains disent que c'est l'usage d'outils qui fait que l'Homme est l'Homme. Dans ce cas, que fait-on des nombreux rongeurs, de la loutre au raton-laveur, qui utilisent des pierres pour ouvrir et casser oeufs et coquillages ? De l'oiseau lacustre qui sentraîne à jeter et rattraper une brindille avec son bec pour plus tard rattraper les poissons plus facilement lorsqu'il les jette en l'air pour les avaler ? De l'araignée magnifique australienne (c'est son nom) qui attrape les papillons de nuit avec un "bolas" en soie collante aspergé de phéromones imitées ?

Quant au travail en coopération et la communication, l'homme est loin d'avoir le monopole. Passons sur les meutes de prédateurs et l'organisation des lions, qu'on pourra qualifier de "primaire" ou "instinctive"... Evitons le cliché des dauphins dont on n'a pas encore déchiffré le chant. Mais savez-vous qu'il suffit que quelques membres d'une colonie de rats, animal ô combien intelligent, aient compris où se trouvait une source de nourriture et comment triompher des obstacles pour que toute la colonie soit nourrie ? Vingt pour cent environ des individus se relaieront pour aller chercher et rapporter la manne au nid en quantité suffisante pour tous. De quoi donner crédit à Douglas Adams ? Pas tant que ça, mais tout de même.

De façon plus sinistre, on a dit longtemps que l'Homme était le seul animal à manger ses semblables. Il n'en est rien, et je ne parle pas seulement du royaume des insectes. Les chimpanzés tuent et mangent, presque systématiquement, les premiers nés d'une femelle qui vient juste d'intégrer leur troupe. Et à ceux qui penseraient que c'est de la folie passagère, comme ce fut la première hypothèse de la célèbre primatologue Jane Goodall, les chercheurs répondent que c'est par xénophobie, pour avoir une "race pure" : En effet, les chimpanzés ne sont pas sûrs de la lignée de l'enfant. Il est arrivé ainsi que sur quinze rejetons d'une génération, un seul survive. Les autres enfants furent tués et au moins cinq mangés par les membres du groupe.

Je ne rappellerai même pas le coucou, qui abandonne son enfant, ni certains passereaux du pacifique qui pondent leurs oeufs en plein vol et au petit bonheur. Il y a même bien pire que l'homme dans la nature. Vampires animaux ou végétaux, insectes pondant leurs oeufs dans les autres insectes, parasites piratant le cerveau des animaux pour favoriser leur passage dans un autre animal... Non, décidément, nous ne sommes pas moins nobles que le reste de la gent animée.

Oh, l'être humain n'est pas gâté, mais qu'on se le dise : S'il y a un créateur, la seule chose qu'il a donné d'unique à l'Homme, ce n'est pas la bassesse, c'est la morale. Et, peut-être pour se faire pardonner, l'humour.

21/08/2005

Interesting Times

C'est amusant l'anachronisme... Par exemple, apposer un adjectrif contemporain à n'importe quel concept issu du passé. J'ai pu lire très sérieusement dans des journaux parmi les plus reconnus que certaiens personnalités anciennes, tels William Shakespeare, Oscar Wilde, ou Socrate, étaient "gays".

Bisexuels, homosexuels, à la limite invertis, peu m'importe... Mais "gays". Un adjectif qui fait référence à un mouvement des sixties et seventies, en référence à Socrate. On aura tout vu ! Et pourquoi pas dire que Cambacérès, autre pédale notoire, prenait de l'extasy, tant qu'on y est ?

Le mouvement gay, dont Pink TV est la dernière extension autogratificatrice, est une culture, une certaine philosophie, une vision de l'homosexualité très fière et pas qu'un peu glamour, communautaire... A ne pas confondre avec le fait d'être homosexuel !

Bien des homos, même aujourd'hui, ne se reconnaissent pas dans le tintouin de l'acronyme LGBTQ (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Questioning, ou Queers, enfin peu importe, ils rajoutent une lettre à chaque fois que ça leur prend...), quoi qu'ils soient tout à fait fiers d'être comme ils sont.

Qu'on ne se méprenne pas, je ne pense pas que le milieu gay soit mauvais ou que ce soit manquer de respect à qui que ce soit que d'accoler cet adjectif à son nom, bien que parfois cette sanie de fêtes sexualisées et ce militantisme moribond puisse énerver un tant soit peu à la longue...

Mais comment qualifier de "gay" des acteurs Hollywoodiens comme Cary Grant, Tony Curtis ou Rock Hudson (qui ont pourtant eu des aventures homosexuelles), alors qu'ils sont d'une époque ou le mouvement gay n'était pas né ? Qui plus est leur comportement était assez discret, à l'opposé même du revendicatif.

Pourtant, dans Le Monde, j'ai lu que Blake Edwards les avait "fait tourner les gays (...) d'Hollywood", à savoir lesdits acteurs. Comment vous expliquer... ce serait comme si on disait que Robespierre était communiste, simplement parce qu'à son époque il était à "gauche" par rapport aux royalistes !

Mais doit-on vraiment s'étonner de ce genre de choses dans une société ou, comme le soulignait Pierre Desproges, nous avons résolu tous les problèmes en appelant un chat un chien ?

20/08/2005

Cahier Rose

L'ami d'un ami que je ne nommerai pas a eu une initiative qui en dit long. Il cherche à établir un "carnet de bourre". Le principe est simple : Il s'agit d'un répertoire, sauf qu'à chaque lettre il met le prénom d'un homme qu'il s'est, n'ayons pas peur des mots, tapé. Il donne même des notes avec commentaires, assortis si possible d'une photo.

Le connaissant par oui-dire, c'est beaucoup de travail. Le véritable exploit serait de se souvenir de tous les amants dont il a oublié le prénom. Inutile pour qui a deux sous de mémoire, ce journal de baise est par ailleurs d'une extrême vanité, puisqu'il n'est établi que pour crâner.

C'est vrai, il ne va pas les recontacter, il a déjà oublié ceux qui ne valaient pas la peine qu'il s'en souvienne, et si ça se trouve ils ne se souviennent pas de lui non plus... Non, c'est juste histoire de pouvoir dire à ses amis "Vous ne connaissez pas quelqu'un dont le prénom commence par Z ou I ? Il me manque ces deux lettres..."

C'est un peu le même problème qu'avec une grosse bite, à quoi ça sert si on ne peut pas la montrer ? Tout ce que j'espère, c'est que ce nouvel abécédaire pour illétrés de plus de 18 ans ne va pas lancer une mode. Tôt ou tard, je me retrouverai dans ces carnets délétères, croisement entre Pokémon et les Liaisons Dangereuses...

C'est la grosse mite à Dudule...

Les odeurs sont de très puissants déclencheurs de la mémoire. Par exemple, de l'antimite en excès dans les placards, une légère odeur de renfermé, et me voilà transporté comme par enchantement dans l'univers merveilleux de ma grand-mère. Comme ces souvenirs sont vifs !

Aujourd'hui, la pauvrette sombre dans la sénilité abjecte avec un grand A, celui d'Alzheimer, ou de "Agaga, agaga", comme vous voudrez. En son temps, elle fut une vieille salope âpre au gain qui se plaignait d'être seule en disant du mal de tout le monde, raison même de sa solitude.

La cuisine surabondante et pleine de gras, l'odeur de vieille... On se rappelle toujours du pire, mais il y a eu de bons moments. Enfin, sans doute. Peut-être. Se faire assaillir par sa propre mémoire c'est tout de même moins pire qu'une invasion de mites, d'autant ces embarrassants lépidoptères ne risquent pas de détruire Tokyo.

Tu parles d'une rencontre improbable... "Tatie Danièle contre Mothra". Saleté d'antimite à la lavande chimique. La prochaine fois je ferai les autres magasins, voire s'il y a une autre marque.

18/08/2005

De l'Art et du cochon

Les happenings artistiques n'ont aucun intérêt en eux-mêmes. C'est un fait accepté, plus personne ne vient pour l'artiste à part une minorité intellectuelle. Oh, bien sûr, il reste les amis et les proches, mais c'est tout. La faune des vernissages et autres salons de Mai est assez bigarrée, pour reprendre une expression touristique... On se croirait dans Absolutely Fabulous.

Extrêmement classiques, il y a les habitués. Souvent entre trente et cinquante ans, ils font tous les vernissages à la mode avec le même costume histoire de se retrouver entre pique assiètes autour de l'éventuel buffet. Ils jugent l'artiste par la quantité et la qualité de ce qu'il y a à picorer. Souvent déçus lorsqu'il n'y a que des boissons et pas de champagne, ils passent vite.

On trouve des collectionneurs, uniquement là pour se faire voir, qui trouvent tout "faaabuleux". A leur suite, on trouve les aspirants artistes qui suivent les mécènes potentiels comme des sangsues. Tout ce beau monde se promène bien entendu costumé comme pour Halloween. Ce sont ceux qui sont habillés le plus cher, et souvent avec des "total looks".

On a des Gothiques à robe façon Morticia Adams, Elvira et compagnie, des veuves joyeuses du XIXe siècle qui ont plus de toiles d'araignées que les précédentes, des fausses geisha accessoirisées par Jean Paul Gautier, sans oublier les wicca et les baba cools plus ou moins mystiques. Les journalistes du milieu, sorte de croisement entre les sangsues précitées et les pique assiettes, prennent l'avis de tous pour savoir s'il faut dire du mal.

Et puis il y a les artistes "authentiques", ceux qui ont de la bouteille et sans doute plusieurs coups dans le nez. On les reconnait aisément à leur côté négligé, voire ravagé par l'alcool et les drogues, même quand ils sont arrangés pour l'occasion. L'ébriété fait partie du truc, je pense.

Parfois ils font hippies, certains ont la soixantaine bien sonnée et portent des cheveux longs pour compenser la calvitie, il y a des bellâtres trop petits ou des hommes portant des "choucroutes" à la Frodon Saquet dans le dessin animé du seigneur des anneaux... La tenue varie, mais on a rarement des vêtements trop onéreux.

De temps en temps, il y a les "crossovers", c'est à dire les gens connus dans un autre milieu qui sont venus pour diverses raisons (familiales, amicales, voire franc-maçonnes) prêter un peu de leur célébrité à l'événement. Ce sont souvent des comiques, des acteurs "has been" ou en train de percer, des "fils de"... Rarement plus, ce genre d'événement n'attire guère les vraies célébrités (non que ça soit mieux...).

Enfin, il y a les drogués, c'est à dire tous les autres y compris une majorité des catégories précitées, et les conjoints perdus des amis de l'artiste, traînés là contre leurs volontés de comptables, cadres, avocats et autres consultants. Eh oui, les artistes viennent rarement d'un milieu modeste.

Le tout est sis dans un endroit extrêmement paumé, voire pourri, ou on ne se gare jamais facilement. C'est vrai, quoi, si c'était un défilé de mode sur les Champs Elysées, ça serait un événement un peu plus majeur... Et à propos de vêtements, force est de constater qu'il y a peu de sincérité dans la démarche des artistes : Les "performances" font penser aux habits neufs de l'empereur.

Entre deux tableaux plagiés, quelques exercices en foutage de gueules faits en cinq minutes, voire des compositions pornographiques en forme de fausse provocation, on trouve peut-être une vraie oeuvre, si on a de la chance. Et à moins d'un miracle, elle est sincère mais nulle.

Mais je ne m'avancerai pas trop sur ce terrain miné, moi qui suis incapable de juger de l'art. Je ne m'y connais pas vraiment... Oh, au niveau factuel, historique, je m'en sors, mais j'avoue sans honte que je n'en connais que juste assez pour dire que je ne sais pas évaluer ce genre de choses. Enfin, pas plus qu'un quidam lambda.

J'ai ma propre notion du beau, je sais ce que je déteste et ce que j'aime, je possède une certaine compréhension générale de l'esthétique, mais on me dit que l'Art avec un grand A va au delà. Je ne comprends pas tout... Certaines choses, transcendantes pour les uns, me sont hermétiques.

Je crois qu'on appelle ça une "exigence de la représentation", lorsqu'il s'agit d'un mécène qui réunit des collections de ce qu'il aime, au détriment du reste. Moi, je n'ai pas autant de sous, alors j'appelle ça "j'aime pas" et je dis que je ne juge quen fonction de mes goûts.

Mes soupçons me laissent toutefois croire que tout le monde ou presque est dans mon cas, et que les critiques se contentent de regarder le prix en bas du tableau et la notoriété de l'artiste... Mais je spécule. En attendant, je sais reconnaître une vraie merde quand j'en vois une, c'est le principal.

Mouche amère

Connaissez-vous le syndrome du gardien de square ? Vous y avez pourtant été confronté souvent. Imaginez ledit gardien régnant sans partage sur son parc. Il tyrannise les gosses, confisque les ballons pour les mettre dans sa cabane, interdit de marcher là ou là et réprimande les possesseurs de chiens... Mais qui domine-t-il ? Des enfants. Il n'a pas d'armes, juste un jeu de clés. Ce n'est qu'un vieux amer.

Dés qu'un adulte s'adresse à lui il se montre poli, voire mielleux, ayant trouvé plus fort que lui. Autrement, il est imbuvable. Il n'a d'autorité que ce qu'on lui concède, c'est à dire le respect des panonceaux, de l'uniforme, de l'âge ou des réglements. C'est l'illustration parfaite de l'adage qui dit que le pouvoir corromp. Le pouvoir absolu corromp absolument, le pouvoir mesquin corromp encore plus que tout.

Le monde est plein de tels petits chefs, mouches du coche se croyant investies d'une suprême gravité alors que nul ne se soucie d'elles. Ces sous-fifres cherchent à briller et se délectent, tel le guichetier de la sécu ou l'employé des postes, du moment ou, par nécessité, on ne peut pas se passer d'eux. C'est pourquoi ils cherchent à faire durer cet instant par trop fugitif, pour mieux allonger leur précaire mandat sur nos vies.

Je connais une bibliothèque maintenue uniquement par des bénévoles. Elle est importante et nécessaire, car c'est à l'heure actuelle la seule à Paris qui se consacre exclusivement à son sujet (que je ne nommerai pas pour respecter l'anonymat des participants, mais n'ayez crainte, il s'agit réellement d'un important sujet de société). Une de ces sbires a fait un jour un caca nerveux parce qu'une bonne initiative avait été prise par les bénévoles sans passer par la hiérarchie, bien que celle-ci (assez sommaire, il faut le dire) en ait été dûment informée.

Face à cette exaspérante péronelle qui leur rebattait les oreilles dés l'ouverture de la bibliothèque, les bénévoles sont simplement partis en fermant pour la journée. N'étant ni payés ni obligés de rester, ils n'avaient aucune envie de prendre sur leur temps de loisir pour se faire crier dessus. Merveilleux résultat de ce climat malsain : Une bibliothèque inopinément fermée. Si j'avais un centime d'Euro pour chaque bonne initiative découragée par les administrations, rien qu'en France, je serais milliardaire avant la fin de l'année.

Du verre à soi.

Le verre est un matériau transparent ou translucide. Même quand il a une couleur propre, on peut voir au travers. Il peut être travaillé de nombreuses manières différentes selon l'usage qu'on veut en faire, qu'il soit rendu plus gros et creux en y insufflant de l'air, ou tordu et malaxé jusqu'à ce que la forme soit appropriée, filé, etc. Le verre ne prend de lui même aucune forme, si ce n'est celle que lui donne la gravité : C'est en effet un liquide extrêmement visqueux, même à température ambiante.

La plupart des verres se brisent pourtant aisément si on le soumet à des chocs. Matériau commun dans l'industrie comme dans l'art, il fait partie de notre quotidien. De par ses propriétés spécifiques, on peut en faire tout un tas de choses utiles ou décoratives rien qu'en l'échauffant un peu. Par exemple des cruches et autres objets creux, des potiches, des verres à cocktails, voire des agitateurs.

Figurez-vous que j'ai rencontré une personne qui correspond exactement à cette définition. La beaufitude doit être à ce stade un art de vivre. Chacun son truc, moi je n'en prend qu'à petite dose... Mais j'en connais qui ne peuvent pas en sortir. Peut-être le regrettent-ils, peut-être aiment-ils vraiment l'absence de culture un peu élevée des bar PMU, peut-être ne supposent-ils même pas qu'il y ait un choix.

Oh, il y en a des carrément, apathiquement, objectivement, empiriquement cons. Des cons sphériques : de quelque côté qu'on les regarde, ils sont toujours égaux à eux-mêmes, complètement cons. Il y a des cons méchants, des cons gentils, si cons que l'on s'étonne de ne leur trouver aucune qualité. Et on en trouve partout. Malheureusement, ou heureusement, nous sommes tous le con de quelqu'un d'autre.

Alors comment savoir ?

17/08/2005

Train d'enfer

Que voilà une humeur bien parisienne et populaire ! Je me trouve en train de me plaindre des transports, comme la plupart de nos concitoyens, dans une verve qui rappelle ce qu'on entend à longueur de journées à propos de la RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens, si, si) quand il n'y a pas de grève.

La SNCF (Société Nationale des Chemins de fer Français, pour ceux qui ne savaient pas) est, on le sait, loin d'être parfaite. On a fait tout un foin à propos des trains insalubres destinés à recevoir les handicappés de Lourdes, lesquels se sont vus retapés de fond en comble (les trains, pas les handicappés), sur les TER (Train Express Régional genre Star Trek) de plus en plus nombreux...

Mais beaucoup reste à faire. Pour certains petits villages pourtant toujours en Ile de France, il n'y a de train que toutes les deux ou trois heures vers Paris. L'alternative est de subir les embouteillages pour à peu près le même temps de voyage, super pratique pour les enfants qui vont à l'école à Paris.

Un réseau pratique couvrant toute la France, la SNCF ? Oui, c'est possible. Pour les Parisiens. Le voyage de Paris à Marseilles prend trois heures en TGV (Train à Grande Vitesse. Original, non ?), mais les petites villes ne sont desservies que par des trains corail ou des TER.

Par exemple, pour aller par le train de Sainte Maxime à Seignosse, deux villes assez courues du sud de la France, il faut utiliser la ruse, ou la voiture. D'abord, il n'y a pas de gare dans ces villes. Que trouve-t-on en consultant le site si bien fait de nos cheminots préférés ?

Il faut faire vingt ou trente kilomètres pour aller à St Raphael (près de Sainte Maxime) ou Bayonne (depuis Seignosse). L'aller simple direct entre ces deux gares dure 11h24, mais il n'y en a pas à toute heure. On peut aussi passer par Pau (11h55 de trajet) ou encore par Marseille en pleine nuit (13h43).

Alors que faire ? Passer par Paris pour les trajets de province ? Et les tarifs vont en augmentant. Pourquoi ? Parce que tout augmente, ma bonne dame, c'est la crise, faut rentabiliser. D'ailleurs ils l'ont dit à la télévision, ils vont encore supprimer des lignes peu rentables.

En voilà une décision pleine de bon sens, supprimer des lignes pour que les gens prennent le train plus souvent alors que c'est déjà pas pratique.

Just a rigolo

Il est sorti une comédie romantique (assez peu réussie, d'ailleurs) à propos d'une femme qui loue un gigolo qui se fera passer pour son petit ami au mariage de sa soeur, histoire de ne pas jouer les éternelles célibataires. Pour la petite histoire, c'est surtout parce que la soeur en question se marie avec l'ex de l'héroïne. Evidemment, ils tombent amoureux à la fin, mais passons.
Tout ça m'a fait penser au livre dont j'ai entendu parler dans mon poste de télévision, un jour... Un énième avorton mental parlait de son oeuvre, un salace opus faisant sensation. L'ouvrage exposait en long, en large et sous trous les angles que son héros devient prostitué pour dame. Plus encore, il s'en fait une philosophie, une religion, et porte sa version luxurieuse de l'amour à tire larigot dans une débauche glauque de turpitudes sordides.
Oui, je sais, je sais. Vous avez noté l'assonnance allitérative, c'est assommant, pompeux, pompant, pédant et prétentieux. Mais comme cette cervelle d'huître d'écrivain a déjà pêché par là, ce n'est certes pas lui qui me jètera la première pierre. C'est vrai, dans le livre, il y a des orgies une scène avec un chien, si je me souviens bien. Bon, moi je trouve ça plutôt fun, mais quand il y en a un qui se fait payer, ça le fait tout de suite moins. Et même, Richard Gere et Julia Roberts avaient plus de classe !
Outre que les vrai gigolos n'existent pas, ou si peu qu'ils sont presque un mythe (au contraire des prostitués pour homos), l'auteur fait l'apologie de la prostitution en tant que vocation, que corps de métier, si l'on peut dire. C'est un point de vue défendable, les opinions "conventionnées" étant l'interdiction pure et simple de la prostitution (pour préserver les femmes de ce destin paradoxalement peu rose), la légalisation de la prostitution institutionalisée (arguant que les travailleuses du sexe seraient mieux protégées par un syndicat), la réouverture des maisons de passe plus faciles à contrôler, ou encore un honteux laisser-faire...
Le problème c'est que ce monsieur s'attaque au débat pour de mauvaises raisons. La première est qu'il est intello et que ça fait bien. Mais si, comme c'est très à la mode depuis longtemps au ministère de la culture, à Nova magazine, chez Chronicart et ailleurs d'être de gauche, ou homosexuel, ou de prendre la dernière drogue en vogue... Le sexe, c'est tendance.
La deuxième raison, c'est qu'il lui fallait un livre de cul pour pouvoir montrer le sien sur le petit écran. Manque de bol, ou de cul justement, pour moi, le salace, ça lasse. C'est vrai, c'est marrant cinq minutes, mais il y a une discussion sérieuse au delà qu'il ne fait qu'effleurer. Mais tout ça, ce ne serait rien.
La troisième raison c'est qu'il est bien placé pour parler du plus vieux métier du monde... Il doit même avoir fait des recherches en profondeur. C'est un quinquagénaire qui essaie de ressembler sans succès à ce qu'il était il y a trente ans, un vieux garçon aux cheveux gris et longs qui se voit sans doute obligé de payer celles avec qui il couche, que ce soit des prostituées ou juste des salopes.
Je ne sais s'il fantasme sur son héros des mille et une nuits à la virilité compensatoire lorsqu'il prend son viagra quotidien, ou s'il refoule son homosexualité par l'écriture d'aventures hétérosexuelles torrides, et pour tout dire ça ne m'intéresse pas. Il n'est ni le premier, ni le dernier, ni le plus habile à écrire sur le même sujet.
Oublions-le tous et réveillons-nous de ce cauchemar dés ces lignes achevées...

14/08/2005

Ma cabane au Canada

Comme j'en ai marre de faire Vieille France, je vais aujourd'hui vous parler de la Nouvelle France. A savoir, pour ceux qui n'auraient pas compris, le Canada.

Territoire découvert successivement par des émigrants asiatiques préhistoriques, ancêtres des amérindiens, des pêcheurs de morue basques, les explorateurs vikings du type qui a un nom de bière et de téléphone portable (Leif Ericsson), le navigateur vénitien se faisant passer pour un Anglais Jean Cabot, Giovanni Verrazzano se faisant passer pour un Français, il fut découvert "officiellement" (c'est ça qui compte) par Jacques Cartier. Bon, ça fait un peu le mec qu n'a pas eu d'idées pour son voyage, dit comme ça. C'est toutefois Samuel de Champlain qui fonda le Québec un peu plus tard, colonisant cette large étendue de terres vierges pour le compte d'Henri IV de France. Enfin, vierge, à part les Anglais, les Hollandais et les Espagnols plus au sud, et les Indiens un peu partout qu'on évangélisa à coup de martyrs.

Le Canada, très joli vu de haut, est un grand pays situé au Nord. Au nord de quoi, me direz-vous ? Eh bien au nord d'à peu près tout, puisqu'il partage une mer avec le Groenland. Pays froid s'il en est, il fait penser à une Bretagne surdimensionnée. Autant l'Afrique possède-t-elle une forme patatoïde, autant le Canada est un peu comme une flaque de truc pâteux, avec quelques gouttes excentrées (Terre-Neuve, l'île du Prince Edouard...), qui aurait glissé sur le caniveau du 49e parallèle, l'une de ses frontières avec les Etats-Unis. Leur seconde frontière commune est avec l'Alaska, accroissant encore la cordiale et régulière coopération entre les deux pays. Le territoire canadien porte aussi de nombreux noms de chiens, tel Labrador, Terre-Neuve, et Colombie Britannique (pour peu que vous ayez un chien qui s'appelle Colombie Britannique).

Les Canadiens parlent surtout l'anglais, et un peu le français au Quebec. Ils sont nos amis, malgré le fait que la France ait abandonné leurs ancêtres par deux fois, en cédant la Nouvelle France aux Anglais et la Louisiane aux Américains. C'est un peu comme des cousins lointains ou des extraterrestres qui veulent envahir la Terre : Ils sont très proches de notre apparence physique et de nos moeurs, mais quelques détails les trahissent et nous mettent mal à l'aise. Leurs jurons sont étrangement religieux, faisant cas d'ostie, de tabernacles et autres calices. Ils parlent aussi anglais avec l'accent quasi américain, et non l'accent français à couper au couteau si cher à notre patrie... Mais ils rajoutent l'expression "eh" à chaque fin de phrase. Entendre un canadien jouer Shakespeare avec son accent, peu importe la langue, est risible.

Le sport au Canada semble se résumer au hockey sur glace, au curling, au bobsleigh, au ski et au patinage artistique, brillamment représenté par Brian Boitano, idole des jeunes que le monde leur envie. Retransmis à la télévision dans de nombreux pays, les compétitions sportives canadiennes n'ont que peu de différence par rapport aux autres. Le canadien moyen se déplace en traîneau dans la neige, à raquettes, à pied, à cheval, en voiture, et aussi de temps à autres en train transcontinental. Le canadien, pour aller au delà des Etats-Unis, se voit souvent obligé de prendre l'avion.

La police du Canada dispose de chiens du genre Rintintin ou Croc Blanc (Canis Rintintinus Jacklondonensis). Habillée en rouge avec des chapeaux, des boutons dorés et de belles bottes, les "mounties" sont appelés en français la Police Montée, sans doute parce qu'ils n'ont pas de chevaux. Ils crapahutent habituellement dans la montagne glacée à la recherche de fugitifs, et, dans les fantasmes homosexuels d'une certaine catégorie de population, séduisent des bûcherons velus en jeans et chemise de pilou, eux aussi assez montés...

Les bûcherons velus constituent d'ailleurs une partie importante de la population du Canada, avec les rouquins et les femmes d'un gabarit qui force le respect.Les vingt quatre millions d'habitants du Canada, environ, semblent bien ridicules face à la population française... Mais le territoire est tout de même le deuxième du monde en superficie, soit dix-huit fois la France. On rigole moins, hein ? D'autant plus qu'il y a là bas du pétrole, de l'uranium, et quantité de métaux divers et variés. Le Québec est aussi le premier producteur mondial d'amiante, ce qui est déjà moins glorieux.

Le Mal Absolu réside au Canada et nul dans ce pays ne s'en cache. Il s'appelle Céline Dion, et de nombreux canadiens sont voués à ses oeuvres et à ses pompes. Le Quebec abrite aussi ses acolytes, d'autres chanteuses que l'on dit "poissonnières" car elles chantent à la criée. Pour que ces canadiennes là ne se prennent pas de veste, il faut vraiment qu'il y en ait une qui ait vendu son âme au Diable. De plus, la littérature canadienne n'a jamais été aussi florissante qu'avec Louis Hémon et son célèbre "Maria Chapdelaine", lu par les pauvres écoliers du Quebec et les braves âmes qui n'ont rien d'autre à faire que de s'emmerder.

Fait étrange, autant les Etats-Unis grouillent de conspirations gouvernementales et de bases secrètes, autant le Canada semble archi-vide sur ce point. Les meilleures sources (comics, livres, tabloïdes...) placent des sites conspirationnistes en Alaska, aux Etats-Unis, à la limite dans le Vermont, partout ailleurs dans le monde, mais très rarement au Canada... Bien que son point culminant, dans les Rocheuses, s'appelle le mont Logan, comme l'auront noté les fans des X-Men. Faut-il y voir un rapport avec l'absence de parc Disney au Canada, alors que tous les pays conspirationnistes hormis l'ancienne URSS en comptent au moins un ? Il s'agit probablement d'une autre conspiration.

Hollywood est extrêmement tributaire du Canada. Depuis longtemps, les acteurs décalés viennent de là-bas. Jim Carrey, Martin Short, Mike Myers et de nombreux autres acteurs dits comiques (ou comiques dits acteurs) sont tous venus du Canada, passant souvent par des émissions télévisées telles Kids in the Hall, Saturday Night Live, et j'en passe. William Shatner, dont on se souvient pour ses rôles de policier et de capitaine de vaisseau spatial et pour son oeuvre immortellement ennuyeuse (Tekwars, le livre, la série...), a aussi l'honneur d'avoir pour patrie la douce contrée enneigée.

Les films canadiens se limitent généralement à la série B et aux crottes de nez visuelles écrites par des altermondialistes fumeurs de joints et réalisés par des Jean-Foutres masturbateurs, comme "Sainte Marie la Mauderne" ou "Le Déclin de l'Empire Américain", dans lequel les gens parlent encore plus longuement et pompeusement que moi pour ne rien dire. Les émissions télévisées canadiennes comptent parmi les meilleures du monde en ce qui concerne les shows culinaires, recyclés allégrement sur le câble en France métropolitaine. Les téléfilms canadiens comptent souvent de nombreux has-been venus des Etats-Unis.

Les villes canadiennes sont étonnament similaires à celles des Etats-Unis, si l'on excepte la concentration en sirop d'érable, laquelle force le respect. L'érable, et surtout sa feuille rougie par l'automne, est d'ailleurs le symbole du pays, plaqué sur son drapeau blanc et rouge comme une croix suisse. Parmi ces villes citons Calgary; mais aussi Edmonton, Halifax, Regina, Whitehorse, Windsor, Vancouver... On notera que ce sont des noms charmants fleurant bon la tradition française. Heureusement, les anglophones ne sont pas en reste avec des lieux tels Montréal, Nord-des-lignes, l'île de la Madeleine, Québec, Gatineau, Toronto et surtout Ottawa, la capitale.

L'hymne national du Canada possède deux versions, en français et en anglais. Les deux riment et possèdent le même air, mais elles sont sensiblement différentes pour ce qui est des paroles. La version anglaise parle d'amour patriotique et de jeunes gens montant la garde, prêts à défendre leur patrie, la version française parle d'histoire glorieuse, d'église, de tradition, d'épée, et d'un pays qui défend les droits et les foyers de ses habitants. Ce n'est pas exactement la même mentalité. Tous bénéficient pourtant du même système de sécurité sociale, que les Américains leur envient. Cela dit, les Américains envieraient n'importe quel système de sécurité sociale.

Les canadiens sont des sujets de sa très gracieuse majesté la Reine Elisabeth II, et ce n'est que récemment qu'ils ont récupéré leur constitution, conservée jusqu'alors au Parlement de Londres. Bien qu'autogéré depuis bien longtemps par leurs propres chambres et un premier ministre, ils sont restés un Dominion de la Couronne jusqu'à l'entre deux guerres, dépendant de l'Angleterre pour leur politique étrangère et toutes ces sortes de choses. Ils font aujourd'hui partie du Commonwealth, tout comme les Australiens, ces autres sujets de sa très gracieuse majesté la Reine Elisabeth II, qui a bon dos.

La faune du Canada habite ses grandes forêts pleines de sapins. Les ours, les loups, les orignaux, les ratons laveurs et les dindons s'ébattent au milieu d'autres animaux sauvages bizarroïdes dont le nom m'échappe. Le Nouveau Brunswick est mondialement célèbre au Canada pour ses homards. Il existe d'aillerus à Halifax un festival patrimonial du homard tenu chaque année, et un marché au crabe. Des hommes se déguisent en pionniers, en dindons et bien entendu en homards pour défiler dans les rues en liesse. Les jeunes enfants revêtent leurs costumes de moules cousus avec amour par leurs mamans, et les touristes achètent de vagues machins artisanaux en bois.

Les Canadiens de la série South Park ont de petits yeux noirs et de grandes bouches, des accents ridicules, et produisent des émissions à l'humour gras, étant en cela peu différents des producteurs de la série pourtant originaires de l'Ouest des Etats-Unis. L'armée canadienne de ce dessin animé élimine aussi, à la suite d'événements difficiles à appréhender, la famille d'acteurs hollywoodiens Baldwin au grand complet au cours d'un bombardement.

En résumé, le Canada est durement marqué par son absence totale de kangourous, si ce n'est dans les zoos. Cet état de chose n'est apparemment pas lié au fait que je ne me souvienne plus des raisons de la célébrité du premier ministre Pierre Elliott Trudeau. Par contre, le fait le plus pregnant en ce qui concerne le Canada, c'est que je n'y ai jamais mis les pieds.

13/08/2005

Nouvel Obs(olète)

Le journal des chaines hertziennes est de plus en plus réduit. Il est vrai que nous sommes en Aout... Après quinze minutes d'informations succintes, on passe aux faits divers et surtout aux sports. Les informations locales font la majeure partie des pages. Et encore, je parle du vingt heures, pas du bulletin des maisons de retraite qui passe pour un journal de treize heures...

Le "treize" est devenu un ramassis de chiens écrasés ou l'on peut s'esbaudir de l'homme qui sculpte des nains de jardin en forme de poulet ou de l'histoire émouvante du chien qui aboie devant la caravane, le tout entre les jeux de midi et les séries à l'eau de rose. La plupart du temps, c'est ça ou Derrick sur l'autre chaîne. Vive la France profonde.

La situation est "pire" aux Etats-Unis : Les nouvelles internationales font moins de 10 % d'un grand journal télévisé, les nouvelles nationales en font à peine 15 % (y compris le sport au niveau national), le reste étant monopolisé par les nouvelles locales, celles qui "touchent les gens". Autrement dit, ce que nous appelerions la foire aux melons de Tweakening Geese (Trifouilly-les-Oies en Américain) ou la jeune latina qui a cru voir la Vierge après avoir fumé un joint...

Quelle en est la raison ? Est-ce qu'on voudrait nous cacher des choses ? A-t-on décidé de réduire d'autorité la liberté de la presse en faisant pression par l'argent et la politique, le chantage et d'autres moyens occultes sur les grands patrons des groupes multimédia ? Les Illuminati, maîtres occultes du monde, sont-ils derrière cet endormissement de la population ? Bien sûr que non. Point n'est besoin de recourir aux thèses conspirationnistes de nombreux sites web qui, se posant la même question, préfèrent inventer une réponse plutôt que de la chercher.

C'est juste que personne ne regarde les informations jusqu'au bout, ou en tout cas pas assez de gens. Oh, bien sûr, si on le demande, chacun s'insurge et dit qu'il est pour la liberté de la presse, la circulation de l'information, qu'on nous ment, que c'est horrible ces gens qui meurent partout sans qu'on le sache... Mais en pratique, tous ce qui fait de l'audience c'est la météo, et les sujets très frais ou très proches.

Le français moyen est capable de dîner devant sa télévision allumée décrivant par le menu les centaines de morts d'un attentat, une opération à coeur ouvert, et l'évolution dramatique du SIDA dans le monde. Il zappe d'ailleurs sur le film du soir aussi vite que possible. Alors les journalistes s'adaptent, leur but étant de faire de l'audimat ou de vendre des numéros, quitte à "zapper" eux aussi certains sujets, à raccourcir impitoyablement une information devenue habituelle sur des gens qui crèvent dans je ne sais quel pays lointain au profit d'une double page sur le vainqueur de la compétition du jour.

Doit-on avoir peur de cela ? Peut-être, peut-être pas. Qu'est-ce que ça peut bien faire, hein, que des journaleux à deux balles comme il y en a tant se préoccupent des fabriques de sabots en Provence et des élevages de mouettes mordorées ? Vous croyez que nos informations sont limitées ? Bien sûr que oui... Mais de moins en moins, et moins qu'il y a seulement vingt ans quand on avait soi-disant de la "vraie" télé.

Internet propage un surcroît énorme de données, vraies ou fausses, mais plus vérifiables pour le quidam que celles, tronquées, de la télévision en qui tous ont confiance. Je ne pense pas que la télévision soit menacée, mais le type d'information qu'elle relaie est en train de changer, comme les programmes radio ont changé à l'avènement de la boite à images... Comme il se doit chaque fois qu'apparait un nouveau média.

La compétitivité et la pertinence font décroître la nécessité d'une information résumée et prête à ingurgiter... A l'ère de l'interactivité, on peut aprofondir n'importe quel sujet ou obtenir autant de dépêches que l'on veut sur quantité d'événements, en faisant soi-même le tri. Il est même possible d'obtenir des images satellite. Et quiconque dispose d'un peu de ressource peut faire ses propres commentaires.

Regardez, même moi j'ai un Blog, et la quantité d'internautes augmente sans cesse dans tous les pays, point n'est besoin de le rabâcher (surtout à qui lis cela en ligne !). En tout cas, je n'ai jamais pris le journal télévisé pour argent comptant et je ne vais sûrement pas m'inquiéter de son obsolescence... A bon entendeur.

13/08/2005

Attention, ce Blog ne convient pas aux cons.

Je dispose de Windows. Oui, personne n'est parfait... Quoi qu'il en soit, j'ai pris soin de le configurer pour qu'au moins le système d'exploitation ne me rappelle pas à quel point il m'emmerde toute la sainte journée. Un ami que je ne nommerai pas trouve d'ailleurs la "sécurité" (bien illusoire) de Windows envahissante.

Outre le fait qu'il partage ainsi l'opinion de nombre de gens de par le monde, le problème est qu'il lui arrive d'égarer les fichiers qu'il reçoit à cause de cela, Windows refusant de les ouvrir ou carrément de les télécharger ! C'est à chaque fois pareil avec la sécurité pointilleuse... Moi, je laisse mes antivirus s'en occuper.

Mais cette paranoïa logicielle automatisée est symptomatique de l'attitude méprisante de la société à l'égard de ses membres... Quand on prend les gens pour des gamins, on met des barrières partout.

A commencer par "fumer tue" sur les paquets de cigarettes, et "ne pas se pencher" devant les précipices. D'où vient cette soi-disant nécessité de couvrir ses arrières, de dire "faites pas ci, faites pas ça, regardez mais ne touchez pas, léchez mais sans avaler, on le vend mais c'est mauvais pour la santé, n'abusez pas, ne convient pas aux enfants de tel âge à tel âge, interdit aux moins de 16 ans..." ? Ce besoin de se désengager par des "disclaimers" ? Jusqu'à l'étiquette des vêtements qui rallonge, au cas où quelqu'un ferait un procès à cause d'un accident de teinturerie.

Qu'on m'explique comment qui que ce soit peut ignorer que fumer est nocif, alors que c'est marqué depuis très longtemps sur tous les paquets, et donc vouloir faire un procès à la marque de cigarette à cause d'un cancer autoinfligé ? Personne n'a pourtant tenté un procès contre celui qui offre la première cigarette, au lycée.

Expliquez-moi aussi pourquoi une bande d'andouilles qui se penchent au dessus d'une falaise fait un procès à la mairie lorsque l'un d'eux tombe, sous prétexte que "la mairie aurait dû mettre des barrières et des panneaux" ? C'est arrivé à Ouessant, si, si.

Pourquoi l'ingratitude des passagers miraculés d'un airbus posé en catastrophe va-t-elle jusqu'à faire collectivement un procès à la compagnie aérienne parce que "oh, nous sommes traumatisés, nous avons vu l'avion brûler... Et nos proches nous ont peut-être crus morts pendant trois heures " ? L'avion était pourtant bien conçu et le pilote pas mauvais, puisqu'ils s'en sont tous sortis sans même un blessé grave.

Et que dire de ces crétins qui vont grimper sur le toit d'un TGV en gare et se font électrocuter par les câbles sous haute tension, dont les parents font un procès à la SNCF qui n'a pas "explicitement dit que c'était dangereux" ? Comme si ça n'était pas évident !

On voudrait garantir la vie de tout accident, but louable, mais ça n'est tout simplement pas possible... Même pour des gens avec plus de présence d'esprit que ceux qui cherchent des boucs émissaires à chaque pet de travers. Ne nous absolvons pas donc de toute responsabilité.

Ah, la la ! C'est pas demain la veille qu'on pourra, comme en rêvait la génération 68, interdire d'interdire...

12/08/2005

Soupe primitive

La chimie amusante est une chose extraordinaire. A l'aide d'éléments simples, souvent issus de la vie de tous les jours, on arrive à des résultats étonnants... Bombes artisanales au désherbant, cocktails Molotov, ou pire encore, boules puantes. Les applications sont illimitées.

Lorsque j'étais encore en Terminale scientifique (ce qui commence à dater) nous nous amusions bien en travaux pratiques, guidés par nos chers professeurs, à fabriquer une poudre qui explose si on la frappe. On avait fait des steaks de soja, synthétisé de l'aspirine et du savon, fabriqué un arôme "Rhum fantaisie"... Le bon temps !

Rien que le procédé de distillation n'a pas de limites, surtout lorsque l'on connait les sommets qu'il peut atteindre en Croatie. On peut y voir des iridescences sur le vin frelaté en bidon, façon essence. Certaines liqueurs ne sont que de l'alcool à 90° additionné d'une goutte de sirop de menthe et d'une branche d'arbuste, pour la couleur.

Encore une chose étonnante, dernier miracle de la science conjuguée au hasard : Une soupe apparemment faite de légumes innocents du style choux, carottes, broccolis, choux-fleurs, poireaux, bref, la totale des moulinés, répand dans toute la maison une odeur... Comment dire ? Franchement azotée.

En clair, cette soupe dite "mange graisse" dont ma mère a eu la recette dans je ne sais quel magazine diabolique, a exhalé ses vapeurs pestilentielles un peu partout. On dirait un mélange de vieux chou et de pisse, façon toilettes sales près d'une cantine. Hors de question que je bouffe ça, moi...

Concision, sire, concision.

Etudions les perles de la synthèse que sont les Haïkus et prenons-en de la graine.

Tout dire en peu de mots, voilà un objectif que je ne suis pas pret d'atteindre...

Il existe quelques chef-d'oeuvres de concision dans la langue française, et ils ne sont pas là ou on les soupçonnerait. Par exemple, les génériques des dessins animés.

Ils résument le sujet, placent le titre, racontent brièvement l'histoire du héros et vont parfois jusqu'à commenter les images du générique, issues du premier épisode. Et ce en moins de trois minutes.

L'exemple le plus probant est la chanson des "Quatre filles du docteur March", de Jean-Jacques Debout, chantée par Chantal Goya, ancienne égérie des maternelles. Cette heureuse quintessence musicale résume non pas un épisode, mais le livre entier ! Certes, beaucoup de passages sont zappés, mais l'essentiel y est.

D'autres exemples, tels la chanson de Bécassine ou celle de Babar, sont eux aussi d'étonnants raccourcis.

Comme quoi...

"Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement,

Et les mots pour le dire arrivent aisément."

Boileau

Je suis un bébé vulcain...

En 1998 mourait le docteur Spock, âgé de 94 ans. Le vrai, pas celui de Star Trek... Il est peu probable que beaucoup de gens de ces dernières générations le connaissent, du moins en France, et pourtant c'était véritablement un génie et un révolutionnaire de son temps.

En 1946, le Best Seller de Benjamin McLane Spock, pédiatre, parut en Amérique sous le titre "Baby and Child Care". Il s'agit tout simplement d'un manuel pour jeunes parents, et de la Bible des géniteurs de la génération du baby boom. Incidemment, après plus de cinquante ans de réimpression ininterrompue, c'est le livre hors fiction qui s'est le mieux vendu dans le monde, après la Bible (si vous considérez que la Bible n'est pas une fiction...). Des rééditions de ce livre et de ses autres ouvrages comprenaient des chapitres sur les parents divorcés ou célibataires, la drogue, et autre sujets d'actualité.

Longtemps jugé permissif (ce qui était le cas pour l'époque, car il déviait des autres livres conseillant aux parents d'être restrictifs et autoritaires), il a guidé la main de nombre de parents en manque de conseils avisés... Il dispensa d'ailleurs surtout celui-ci : "Faites-vous confiance, vous, parents, en savez plus que vous ne croyez." Sa devise était qu'il fallait élever ses enfants avec "Amour et Sens Commun".

Pionnier en la matière, il professait que chaque bébé était différent de son voisin. Il disait, propos nouveau, que les enfants avaient droit au respect car c'étaient des individus... Ce qui n'empêche en rien d'exiger d'eux le même respect, de la politesse, et de leur offrir une main ferme pour les guider. Mais tout est cas particulier : les parents ont selon lui plus besoin de s'adapter que de s'inquiéter de savoir si l'enfant est trop gâté. On l'a beaucoup critiqué comme étant le père de la génération hippie, dite de la "permissivité", corrompant la jeunesse américaine...

Etait-ce sa faute si les parents, les chroniqueurs et autres psychologues, interprétant mal ou à la lettre tout ce qu'il a dit, ont gâché la vie de milliers d'enfants ? On en a vu qui n'empêchaient pas leurs rejetons de faire leurs besoins (petite et grosse commission) sur le sol, chez-eux ou ailleurs, sous prétexte de ne pas "brimer leur expression corporelle". D'autres, face aux problèmes de poids de leurs enfants, constamment moqués à l'école et devenant maladifs à force de grossir, restaient passifs en disant "Il/Elle maigrira quand Il/Elle le voudra vraiment, en attendant ne disons rien"...

Vous ne me croyez pas ? Eh bien je ne sais pas comment Françoise Dolto a élevé ses enfants, mais voyez un peu les monstres... Enfin, il y en a beaucoup qui s'en sortent très bien, malgré une enfance trop permissive ou des parents monstrueux et psychopathes. Il n'y a pas d'éducation idéale, il y a seulement de bons parents... Et quoi qu'en pensent les enfants, la plupart sont tout à fait corrects.

11/08/2005

Echo logique

Les écolos ont bien raison de nous mettre en garde contre des tas de choses. La sécheresse, les plages mazoutées, le trou de la couche d'ozone, et j'en passe. Mais tout de même, ce sont des vendus. Les Verts, par exemple, font plus de politique que d'écologie. Faut-il y voir la raison de leur peu de succès dans les deux cas ?

Glissons, glissons. Je connais des gens qui sont végétariens, mais portent du cuir. D'autres trient leurs déchets mais jettent de toutes façons beaucoup trop. Il en est qui conspuent le nucléaire mais ne s'éclairent pas à la bougie...

Je ne connais aucun écolo en vue qui n'aie pas de voiture, ni aucun fermier qui recueille les pets émis par ses vaches, ceux-ci étant pourtant constitués de plus de méthane que les vapeurs de son tracteur ! Mais je suis mauvais apôtre, je suis tout sauf écologiste. On l'aura compris.

Enfin, si les militants de greenpeace étaient vraiment si verts que ça, c'est pas le "Rainbow Warrior" qui aurait été coulé, c'est un pédalo deux places. Et encore, en bois, le pédalo.

07/08/2005

Le professeur Elro a toujours quelque chose à dire...

Parlons vocabulaire. Je sais, ça vait vieux de discuter de l'évolution critique de la langue française vers une nomenclature plus ou moins appropriée. Mais n'est-il pas intéressant de savoir d'où viennent les mots et pourquoi ils existent ?

Voyez le mot "plan", comme dans l'expression "plan drague", voire "plan cul" ou "plan foireux". Ce mot se rapproche de son utilisation militaire et cartographique uniquement parce qu'il décrit un phénomène globalement, un déroulement, un projet, comme vu de dessus.

Le mot anglais "trip", popularisé par la génération "beat" pas toujours béate mais très américaine de Jack Kerouac et Allen Ginsberg, vient du vocabulaire littéraire du hippie féru d'anthropoloie, qui voit les hallucinations induites par certaines substances comme un voyage magique, souvent à valeur initiatique.

Le terme "aquarium", à la prestigieuse racine latine, désigne avant tout un récipient décoratif contenant de l'eau pour y exposer des animaux et des plantes. Rien de bien sorcier. Le premier aquarium public scientifique fut ouvert à Londres en 1853 au jardin zoologique, pour peu de temps. Il fut rouvert en 1924 de façon plus permanente.

Mais où veut-il en venir, me direz-vous ? Eh bien pas très loin. Mais si seulement tous ceux qui se font des bad trips dans leurs plans aquarium savaient au moins ça, le monde serait un peu meilleur...

Pas plus tard cuiller

On a du racheter des petites cuiller. Oui, ça arrive. je sais qu'un trousseau se garde toute une vie, mais les petites cuiller en Inox, croyez-moi, ça se perd. Tout ça finit par erreur dans la poubelle, derrière un meuble, perdu, ou tout simplement au pays des chaussettes gauches. Vous savez bien, ce pays fantastique, cette dimension parallèle et concomitante dans laquelle tombent les chaussettes gauche qu'on ne retrouve pas, les pièces de monnaie, les albums de Kate Bush, les post-it et les attaches trombonnes.

C'est une chose qui mérite d'être élucidée. les physiciens devraient se pencher sur la question, plus encore que les parapsychologues et les anthropologues. Imaginez le nombre de choses qu'on pourrait retrouver en trouvant le moyen (perdu lui aussi ?) de passer librement dans cet univers ! L'arche perdue ? La masse manquante de l'Univers ? Un indice pourrait se trouver dans les étranges replis statiques de la matière qui se forment sous les coussins des canapés. Mais revenons à mes cuillers.

C'est en rachetant quelques uns de ces instruments indispensables à la crème dessert que je me suis aperçu d'une chose : les proportions ne sont plus les mêmes. Mes nouvelles cuillers sont un centimètre et demi plus grandes que les précédentes. Non que mes vieux ustensiles aient été conçus pour des nains, ou même des cuillers à thé déguisées, elles étaient (et sont) de taille tout à fait normale et similaire à celles que l'on trouve dans de nombreux cafés.

Toujours est-il que, bien qu'apparemment parfaitement proportionnées, faites des mêmes matériaux et sensiblement du même poids à vue de nez, les nouvelles cuillers sont légèrement plus grandes. Ciel, m'écriai-je en constatant ce fait saugrenu, m'aurait-on refilé de la camelotte, cette fois ou l'autre ? Il semble que non. Mais il y a pire... De nouveaux verres, achetés récemment, semblent légèrement plus petits que d'anciens verres, du modèle équivalent mais qui ne se fait plus.

Pour information, il s'agit de verres octogonaux, et de verres type "à moutarde" pour servir le whisky, entre autres. Complètement anodins et de forme classique au premier abord. Certains sont même dotés de ce bord torsadé si caractéristique. Le modèle octogonal si populaire à une époque a subi une mutation moindre, mais elle est là. La différence est plus grande encore dans les bols, sensiblement plus larges que leurs ancêtres, mais la raison en est peut-être que les nouveaux sont "à l'américaine". Les mogues, ces tasses cylindriques faisant penser à des cantines de marin, sont eux aussi plus grands, mais je crois qu'il faut différencier les mogues des grands labels de la porcelaine, plus réduits, des mogues banals que l'on trouve dans les hypermarchés ou les magasins de souvenirs.

Je n'ai pas comparé la taille des autres couverts, ni des sucriers, mais tout ceci est troublant. Serait-on passé à un système de poids et mesures culinaire alternatif ? Lorsqu'on n'a pas ses recettes en grammes et en centilitres, comment fait-on ? Pour une cuillérée à café, doit-on prendre l'ancienne ou la nouvelle cuiller ? Il s'en faut bien d'un quart de mesure qui change ! Pour un peu la mesure est dépassée. La question qui me taraude est la suivante : doit-on uniformiser tout ça ? Autrement dit, doit-on prendre des mesures sur les mesures ? Est-ce que l'on mesure bien la mesure de ces mesures ?

Je pensais en informer les Arts et metiers, mais bon, j'ai pas que ça à foutre.

Fête comme des rats

Il arrive un moment redouté dans la vie de chaque occidental, celui ou il doit assister à une fête de l'école. C'est comme ça, on n'y peut rien. Je me souviens des fois ou j'y ai participé, en tant que bambin joyeux. Le budget était ridicule et les mamans faisaient des costumes qui, s'ils n'étaient pas griffés Dior, n'en couvraient pas moins plus de la moitié du corps de leurs rejetons. Nous n'avions pas de salle attitrée, aussi faisions-nous le spectacle devant une toile peinte, dans la cour, sur une estrade improvisée avec des tables. Les enfants s'amusaient et les grands pas du tout, mais c'était le principe.

La fête de l'école à laquelle j'ai assisté à la fin de l'année scolaire m'a profondément déçu. Dans une salle trop chaude, trop petite pour les parents, les trosi pauvres cartons qui servaient de décor ne remplissaient pas le quart de la scène. Les costumes des gamins se résumaient à des chapeaux en papier. Les pectacles, quant à eux, n'étaient pas assez répétés. Sérieusement, les grands parents présents ont confirmé la chose: d'une génération à l'autre, on y a bien perdu, dans ces écoles cathos.

Le choix des chansons faisait penser à une gay pride étrangement bigote, alliant la techno polynésienne aux derniers tubes défoncés de Yannick Noah, les concepts artistiques audio débiles et les chorégraphies manquées. Les paroles de la chanson finale étaient à peine audibles. On pouvait distinguer quelque chose comme : "Elle traîne au bord du chemin, un cageot de miel pour asseoir une pastèque, j'ai eu la syphillis par un enfant grec...". Il s'agissait en fait, je l'ai appris plus tard, d'une innocente bluette sur les gâteaux au miel, les pastèques et le cile que chante un certain Vasilis, par ailleurs enfant grec. Qui l'eut cru ?

Les catholiques à la mentalité "moi j'ai le droit parce que c'est moi" qui bousculent et poussent pour gagner deux centimètres, dans le but d'enregistrer les chutes et les balancements pathétiques des rejetons crasseux avec leur dernier modèle de caméra numérique, m'ont dégoûté des associations de parents d'élèves pour jamais. Les maîtresses, toutes grosses et moches (appelons un chat un chat...), ne m'ont pas fait me ressouvenir des femmes veltes et douces qui occupaient ce poste avant elles, mais plutôt des catastrophiques harpies qui tenaient les cantines et sentaient le tabac.

Après avoir été les témoins de cette chose contre-nature et blasphématoire qu'ont été les six chants maléfiques mis en place par les maternelles, probablement sponsorisés par une association de sclérosés en plaque cocaïnomanes si l'on en juge par la gestuelle, nous attendaient baraques à frites molles fleurant bon la graisse et la saucisse en boite, ainsi qu'un stand de quiches économiques. Je dis économiques parce que les cuisiniers ont utilisé moitié moins de jambon et de fromage qu'ils ne l'auraient fait pour leur consommation personnelle... Sans doute par prévenance envers ceux qui n'aiment pas ça.

La brocante, remplie d'immondices t située (par fourberie ou par inadvertance ?) dans un coin pour qu'on la confonde avec le local à poubelles, comptait de vieilles VHS de dessins animés en Espagnol et des horloges effrayantes, sensées faire classe, en plastique et sous verre. Certains objets auraient pu mordre. J'ai tout de même eu la chance de trouver une édition flapie des Recettes de Tante Marie, avec la façon d'accomoder les restes... Et ça ne m'étonne pas que des gens comme ça veuillent se débarrasser d'une telle perle.

Avec philosophie, j'ai dit à mon neveu (seule raison de ma venue) que son spectacle était intéressant et que j'étais fier de lui. Au moins cela n'était-il pas un mensonge, puisque cet événement m'a fourni la matière et la bile de cette humeur. Et puis mon neveu s'est bien amusé. Quant il sera plus grand il rougira jusqu'aux oreilles lorsque nous montrerons les photos à sa première petite amie sérieuse, c'est là qu'il aura besoin de courage. Mais ne lui gâchons pas son plaisir pour le moment...

The gay divorcee

Quand un couple divorce, rien n'est simple. Qui garde quoi, en fonction de quoi ? Qui doit obtenir réparation, pension, et en vertu de quoi ? Si on pouvait tout couper en deux ce serait enfantin, mais là...

Pour la vaisselle les demii assiettes peuvent passer (sauf pour la soupe), et pour les fourchettes c'est facile : quatre dents, deux chacun. Mais qui va hériter du tranchant du couteau ? C'est difficile de couper le long du bord de la lame. Et puis les demi bols et les demi tasses, le matin, c'est pas pratique pour le café. Je ne parle pas des CD découpés dont on écoute qu'une seconde sur deux.

Heureusement, le jugement de Salomon crée le précédent en ce qui concerne le découpae des enfants. Aujourd'hui on se contente de droits de garde. Enfin, en général.

Docteur m'abuse

Il paraît que les médecins sont trop nombreux. Si c'est le cas, comment se fait-il que les infirmières se plaignent du manque de personnel hospitalier ? Comment se fait-il que les laboratoires soient vides et que le délai pour avoir un rendez-vous auprès d'un spécialiste soit au minimum de quatre mois, souvent plus ?

Comment, alors que des dizaines de ses confrères sont sensés exister, un médecin de campagne peut-il se plaindre d'être le seul à faire les visites à domicile d'un quart du département pendant l'été ? Que les autres soeint en vacances, c'est un peu facile, je trouve.

Sans parler des nombreux médecins qui, en banlieue, on trop de clients. Et ce sont des clients qui ne peuvent pas payer beaucoup la plupart du temps.

Non, parce que j'aimerais bien savoir, moi, aussi, pourquoi, si les services des docteurs sont si courants, leurs prix sont si hauts...

Heureusement qu'il y a la sécu.

06/08/2005

Chiant ce fiction I

Le cardinal Bertone, interrogé par Il Giornale (non que le nom du cardinal et celui du journal soient importants à mes yeux, mais il s’agit d’une dépêche de l’AFP), a dit à propos du roman Da Vinci Code qu’un certain nombre de cardinaux commençaient à s’inquiéter qu’il se répande aussi vite et aussi bien.

Rappelons que ce livre est un de ces romans passant habituellement inaperçu, pavé de plage et best-seller d’un été au titre employant la formule « Le (nom propre) (nom commun) », en grosses lettres métallisées sur une couverture sobre. Celui-là, sans doute mieux écrit, se vend beaucoup et fait couler de l’encre à cause de son sujet incendiaire : les conspirations du Vatican. Pour plsu de détails, demandez-donc à cet autre Kardinal, avec un K...

Le cardinal s’inquiète, en l’occurrence, parce que si cela se répand, les gens vont finir par « croire aux fables qui sont dans ce roman ». Même si quelques illuminés de plus en arrivent là, Internet leur aura fourni des théories bien plus séduisantes, à mon avis. Ce qui me titille la glande de l’ironie, c’est que la Bible a aussi commencé comme un livre à succès, et, si je ne m’abuse, rempli de fables morales à la réalité historique encore plus douteuse…

Looney Thunes

Un homme pas tellement plus jeune que moi m’a demandé, sur un ton indigné : « Mais au fait, il faut se poser la question, les banques, elles en font quoi, de notre argent ? »

C’est vrai qu’il faut se la poser… Il est important de savoir comment fonctionne une banque avant d’y mettre son argent, de connaître la teneur d’un placement avant de se l’attitrer, d’avoir une connaissance minime des lois de l’offre et de la demande, de la définition d’une action et d’une obligation, avant tout boursicotage.

Peut-être avait-il juste jeté les yeux sur le RIB de papa et enfin compris de quoi il retournait, peut-être avait-il reçu sa première déclaration d’impôts ou son premier salaire… Toujours est-il qu’il ne savait pas. Il n’y a pas de honte à ignorer certaines choses, tant qu’on ne les dénigre pas.

L’étudiant en question (car c’en était un, et, ce qui est encore plus choquant, en licence d’histoire !) avait visiblement de l’argent en banque sans même savoir ce qu’il faisait. Lui-même à la limite de l’anarchisme comme tant d’autres de ses congénères… Pardon, condisciples, il était stupéfait de l’outrecuidance des organismes bancaires. Presque drôle.

Et quoi ? En échange des services financiers, des prêts, des placements et de leur expertise, que voudrait-il ? Moi, si c'était mon talent, je ferai payer pour mes expertises bancaires. Si peu lui importait d’avoir une carte de crédit, il aurait dû s’acheter un matelas épais et planquer en dessous son magot préféré, ça se fait encore.

My Hero !

Alors que l’univers Marvel est transcrit au cinéma, reconstruit pierre numérique par pierre numérique sur nos écrans grands et petits, les français (aidés de leurs gentils amis américains pour les capitaux, quand même) font de même avec leurs héros préférés : Astérix, Blueberry, Iznogoud, Michel Vaillant, et maintenant Charly avec "l'avion".

Les quatre fantastiques sont au cinéma, et même Sin City avec la clique des héros de comics plus sombres, moins connus et surtout moins recommandables tels Hellboy, Spawn, Constantine et autres Gentlemen (édulcorés, bien sûr).

Depuis plus longtemps encore, Superman, Wonder Woman, Hulk, Spiderman et leur clique ont été transposés pour le cinéma et la télévision… Je ne parle même pas de Batman, Catwoman, Electra ou de héros plus anciens comme le Shadow et le fantôme du bengale. Tony Curtis avait même joué le rôle, dans son vieil age, d'un surhomme reptilien au collant vert.

Witchblade, XIII, Jeremiah et Largo Winch sont déjà adaptés en série. Même Garfield est sorti en long métrage ! Au rayon antiquités, le club des cinq et l’antédiluvienne série de Superman ont très tôt été au rendez-vous de la jeunesse de nos (grands) parents.

Spirou et Papyrus, le Marsupilami et quelques autres BD franco-belges font aussi l'objet de séries animées nunuches. Il y a même eu des tas de parodies, depuis cette vieille série avec le scientifique fou en caleçon long blanc qui boit un sérum explosif pour avoir des pouvoir jusqu'à Mystery Men.

J’en passe et des meilleurs, déjà que ça fait catalogue, on va s'arrêter là... La bande dessinée n’a pas fini de nous surprendre. En effet, l’œuvre méconnue de Ralf König a été adaptée plusieurs fois au cinéma… La perle des films dérivés de bandes dessinées est donc sans conteste « La Capote qui Tue ».

Au moins, devant, on peut rigoler franchement sans se faire critiquer.

05/08/2005

Ya plus de vieillesse !

Moi qui suis entre vingt et trente ans, je fais vieux. C’est un fait, c’est probablement la barbe et le stress, ou cette bile acide dont le trop plein me permet d’écrire des insanités du genre de celles-ci relativement souvent. Lorsqu’on a moins de vingt ans, on ne sent absolument pas les années arriver. A partir de mon âge, à peu de choses près, il est de bon ton depuis quelques temps de s’inventer des crises… Pour les femmes, je suis moins au courant, mais c’est le cas chez l’homme.

Il est vrai que tout devient moins facile avec l’âge, mais le fait de maigrir moins aisément et d’avoir plus d’expérience justifie-t-il de mesurer avec crainte de tels paliers, de s’attendre à un flétrissement soudain ou à l’apparition instantanée de poignées d’amour ? Avec ma ligne variable, j'aurai beau jeu d'attendre trente ans.

On parle de crise de la trentaine, crise de la quarantaine, de la cinquantaine, de la soixantaine… Mais l’andropause n’existe pas physiologiquement. Si, si, je vous jure, c'est prouvé ! Tout au plus chez certains l’angoisse de vieillir excite-t-elle le démon de midi (et aucun homme ne s’en plaint) !

Pourquoi le genre masculin s’échine-t-il à décompter ainsi ce genre de choses alors que, au contraire des femmes, nous ne sommes ni assaillis par le calendrier sanglant des menstrues, ni astreint à une stérilité forcée et moustachue passé un certain âge ? Sans compter que ces tranches nettes de dix ans n'ont rien à voir avec le vieillissement physiologique.

Chacune de ces décades sont vécues comme autant de petites morts. Elles ont quelque chose d’irréversible. C’est vrai, mais pas plus que pour les autres années ! Qui plus est, si tous ces quadragénaires vagissants qui se croient vieux allaient travailler dans une maison de retraite face à ceux qui, avec presque deux fois autant de balais tiennent encore debout, ils verraient combien ils sont chanceux d’être dans la force de l’âge !

La décrépitude à trente berges, alors que Sean Connery est encore un modèle de virilité au-delà de 74 ans bien sonnés, après avoir échappé au cancer, à Hollywood dans les années soixante et, pire encore, à quelques mariages… Elle est bien bonne.

Bobo le clown

La bourgeoisie bohème est à la mode… Je m’en voudrais de ne pas la conspuer, pas simplement parce que c’est une mode, mais parce que c’est une mode absurde.

C’est vrai, a quoi bon vivre dans la crasse d’un quartier pourri entouré de manouches, dans des oripeaux que n’aurait pas dénigré Kurt Cobain, lorsqu’on a la possibilité de s’étaler dans un 300m² boulevard Suchet en pétant dans la soie ? Passons…

Les véritables bohèmes du siècle dernier devaient passer des mois ou des années à trouver un café sympathique, à se faire un ami du tenancier, amener des copains musiciens et artistes, parfois des canapés… Bref, à se lier suffisamment à l’affable aubergiste pour pouvoir utiliser son bar comme une annexe d’atelier sans se faire jeter dehors.

Aujourd’hui, les relations sont beaucoup plus superficielles : Le bourgeois bohème moderne peut trouver des bars chics et tendance faussement authentiques, avec ou sans canapés, et des cafés minables aux tarifs prohibitifs et à la musique branchouille.

Voici une conversation véridique : « Je te jure, c’est un super café, ça s’appelle le Petit Bar, il y a à peine la largeur nécessaire pour deux personnes, c’est tenu pas une petite vieille qui n’ouvre que pour la compagnie, et les clients ce sont des jeunes qui prennent un café et restent des heures à lire le journal par pitié envers la patronne… C’est magnifique ! »

Peut-être suis-je trop terre-à-terre ou cynique, mais je ne vois pas pourquoi je me ferai suer à aller dans un lieu sale ou je ne peux pas me retourner et qui est deux fois plus cher qu’ailleurs, juste histoire de tenir compagnie à une retraitée que je ne connais pas, avec une boisson tout aussi lyophilisée qu’au café du coin.

Ce qui est magnifique c’est la combine : Une sensation d’exclusivité, d’intimité consommable moyennant finance, et un après-midi oisif pour les bobos flemmards. Il ne manque plus que les touristes.

Micro trop poire

Savez-vous combien le métier de journaliste est difficile ? Prenez le Micro Trottoir, par exemple. Je parie que vous ne vous êtes jamais demandé combien d'heures de travail il fallait pour obtenir les trente secondes diffusées dans un sujet pour le vingt heures.

Il faut d'abord repérer les endroits populeux en rapport avec le sujet, se poster adroitement de façon à avoir des angles divers, histoire que les gens n'aient pas l'air d'avoir été interrogés au même endroit... Alors seulement le vrai boulot commence.

Entre ceux qui ne répondent pas, ceux qui s'en vont, ceux qui ne veulent pas passer à la télé, ceux qui sont trop moches pour passer à la télé (et Dieu sait qu'il y en a...), ceux qui n'ont pas l'air "moyens" ou respectables, on perd déjà des heures.

Restent ceux qui blaguent, qui monopolisent la caméra, qui ont des réponses trop longues, qui ne parlent pas assez fort, qui ne parlent pas dans le micro, qui ne savent pas de quoi on parle, et puis il y a les incidents techniques...

Puisque pas mal de gens ont un avis différent, il faut ensuite sélectionner les témoignages qui vont dans le sens de ce que le journaliste veut montrer (le défaut de la majorité silencieuse étant d'être silencieuse...). Tout ça se fait au détriment de pas mal d'avis et de l'impartialité déontologique, mais c'est une autre histoire. Le but est de trouver deux ou trois témoignages qui résument suffisamment bêtement le propos des autres.

Et on ne peut pas éviter tout ça, non seulement pour faire de l'audimat et ne pas être censuré par son patron qui n'est pas d'accord, mais surtout parce qu'un article c'est presque toujours un point de vue. On ne peut pas donner les avis de tous les Français en trente secondes.

C'est tout un boulot. A mon avis on devrait engager des figurants. Même si les acteurs sont de vraies divas, je me demande si ce ne serait pas plus réaliste au bout du compte.

Bloody Mary

Dans la série "le saviez-vous ?"... Les gays n'ont pas le droit de donner leur sang en France, au contraire de la plupart des pays développés. Sans riree, les échantillons sont renvoyés à leur propriétaire si son homosexualité est découverte. Bon, la plupart des médecins s'en fichent et n'appliquent pas la loi, surtout que l'homosexualité est rarement marquée sur la figure du donneur, mais c'est tout de même légal.

Peu de gens protestent contre cette loi méconnue, souvent par peur irrationnelle du SIDA. Comme d'habitude c'est ramener un comportement à risque à une population, alors que le chiffre des contaminations d'hétérosexuels est en augmentation... Mais passons.

Il se trouve que cette loi date de 1965, bien avant l'épidémie. Elle été édictée pour des raisons que l'on trouverait aujourd'hui homophobes et immorales, du temps ou l'homosexualité était un délit et ou, dans certains pays, on faisait des expériences pour rendre les homosexuels "normaux" à coups d'électrochocs et de lobotomie.

Pourquoi ne pas abroger ce reliquat fachisant d'années on ne peut plus noires ? Eh bien en ces temps incertains ce n'est pas une priorité nationale. Comme d'habitude ne France, on préfère laisser pourrir les institutions obsolètes sur place en même temps qu'on en fabrique d'autres plutôt que de les amputer.

Tant pis, les associations humanitaires devront se contenter des dons des criminels recueillis lors d'opérations spéciales dans les prisons.

04/08/2005

Un pavé dans la mare

Je me suis demandé pourquoi il n'y a plus personne pour lire les grands auteurs classiques russes. Ils ont réédité pas mal de choses récemment, Gogol, Dostoïevski, Nabokov, Tolstoï... Toute une époque qui gagne à être connue par les jeunes. Ou les moins jeunes, d'ailleurs, puisque pas mal d'adultes ne les ont pas lu non plus.

Après une fouille en règle de ma bibliothèque, je suis tombé sur des éditions de poche... "Le Maître et Marguerite", de Boulgakov. PLus de 400 pages, écrites petit, plus les notes. "les frères Karamazov", de Dostoïevski... UN classique qu'on ne présente plus, près de mille pages en deux tomes, sans compter les commentaires. Je ne parle pas de "Guerre et Paix", de Léon Tolstoï, un solide monument à tous les sens du terme.

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés:

"Le Seigneur des Anneaux", pourtant à la mode à cause de la sortie de la trilogie au cinéma, mille pages plus environ deux cent pages d'annexes. "Nils Holgersson", le chef-d'oeuvre suédois, 700 pages et plus dans son édition intégrale. Un vrai précis de géographie. "L'Idiot", encore de Dostoïevski, 755 pages serrées plus un dossier littéraire.

Soudain, moi-même, j'ai été moins tenté.

Les classiques vieillissent comme tout le monde, en s'épaississant.

Cycle amène

L'autre jour à la radio, un élu quelconque exprimait avec véhémence sa volonté de voir plus de Parisiens circuler en vélo dans leurs rues. Les raisons en étaient l'écologie et la préservation de la santé des citadins.

Pourtant, il se rend sans doute lui-même à son bureau en voiture. Peut-être même avec chauffeur. Il n'a plsu l'âge de faire du vélo, ce monsieur ! Sans doute non plus qu'il n'a jamais roulé à bicyclette dans Paris, il saurait sinon que quelques jours de ce régime au gazole peuvent perdre les meilleurs poumons.

D'où lui vient donc cette idée saugrenue ? Est-ce pour régler le problème des retraites en asphyxiant les vieux qui se promènent ? Désengorger les villes pour faire baisser les loyers ? A moins que ce ne soit juste pour permettre à sa voiture d'avancer plus facilement dans les artères embouteillées de la capitale.

Moi je m'en fiche, je prend le métro.

Copinage

Sans aucune vergogne, je sens que je vais faire de la pub.

C'est vrai, il faut bien faire des clins d'yeux à tire l'harigot, remercier untel, celui-là ou l'autre pour son soutien, sa môman pour nous avoir mis au monde, son pôpa aussi pour sa participation, l'académie pour cet Oscar, le Roi de Suède et la communauté scientifique pour ce prix Nobel, les gardiens de l'asile pour leurs soins délicats à la matraque... Mais je m'égare.

Comme il faut toujours commencer par la famille, vous feriez un tour chez cet artiste passionné qui n'est autre que mon frère, vous me feriez plaisir. La modestie m'interdit de dire que c'est un très grand peintre et un meilleur graveur encore, même si je le pense. Et puis si je le traitais d'artiste il le prendrait mal, vous savez comme c'est sensible ces bêtes-là. Il fait des trucs vachement pointus, plein d'émotions, et parfois incompréhensibles. Et pourtant c'est du figuratif, alors vous pensez s'il est doué.

Allez-donc voir la War Zone, Blog aptement nommé d'Alex Nikolavitch, qui m'a donné la motivation nécessaire pour écrire le torchon virtuel que constitue ce site. Ce n'est pas glorieux mais c'est déjà ça. Sans rire, cet homme est un génie. Evidemment, il est scénariste de BD, mais bon, tout le monde ne peut pas être énarque. En plus d'être un ressortissant éhonté des Pays de l'Est Rouges Communistes Maudits de la Mort (avec de vrais morceaux de pauvres dedans), il écrit très bien, traduit pareil, et fait des calembours terrifiants.

Dans un tout autre genre, rien que pour frimer, Allez voir le site de ce cher Sven (de Rennes), dessinateur particulièrement gay et assez flashy (dans ses dessins uniquement) qui commence à être connu et gagne à l'être. il a l'amusante particularité d'être un de mes amis et de faire du bon boulot quand ça lui prend, sinon il ne serait pas là... On a failli travailler ensemble, je ne vous dirai pas pourquoi, à vrai dire je me le demande souvent moi-même. Mais il est adorable !

Vous pouvez enfin aller chez Kardinal, alias le Comte de Répugnac (mais c'est juste moi qui l'appelle comme ça, alors ça ne compte pas. cela dit ça lui va très bien.), mi-homme, mi-SM. Accessoirement, il est le fondateur de l'église du Poireau Suprême, amateur d'absinthe et érudit sur des sujets aussi divers que Tom of Finland et la connectique informatique. A mon avis, ça se passe de commentaires...

03/08/2005

J'ai mes ragnagnas...

Des règles. Ah, ça commence bien, me direz-vous.

Heureusement, étant moi-même un garçon, je peux vous promettre que je ne ferai pas ça mensuellement.

Non, je veux parler ici de quelques règles qui régiront ces billets d'humeur. J'aime bien les règles. Il en faut. Mais ce ne sont pas des règles pour vous, elles n'engagent que moi, la dernière chose que je veuille faire c'est vous imposer quoi que ce soit. On commence comme ça et le lendemain on envahit les Sudètes. Non, c'est juste pour que vous sachiez à quoi vous attendre...

1) Les billets se contrediront radicalement. Oui, ça arrive de changer d'humeur. Je ne suis pas un homme politique, je n'ai pas besoin de paraître continu et de montrer aux gens que "j'ai toujours pensé que" même quand ce n'est pas le cas... Parfois on écrit des trucs à deux heures du matin qui vous paraissent parfaitement clairs, et qu'on trouve complètement indigne de soi le lendemain. Ou vice versa.

2) Des billets pourront insulter de façon particulièrement méchante et facile des tas de gens, y compris des morts qui ont droit au respect, sans le moindre prétexte. Car tel est mon bon plaisir de dire "j'aime, je n'aime pas". c'est à ça que ça sert, non ? Comme presque personne ne le lira et qu'Internet est quasiment incontrôlable, je suis tranquille. Les créateurs de South Park le font bien, eux, et ils sévissent toujours.

3) Les billets ne commenteront pas l'actualité. Je trouve que c'est un piège. On n'a jamais toutes les informations tout de suite (et parfois on ne les a pas du tout) et comme ce n'est jamais simple ça demande réflexion. Résultat, on peut dire à chaud des choses qu'on regrette beaucoup par la suite, entraîner des polémiques, s'attirer les foudres de divers dingues... Autant limiter la casse dés le début.

4) La règle la plus importante: Toutes ces règles ont leurs exceptions.

Ah, voilà une bonne chose de faite.

Premier outrage...

Alors voilà... Puisque tout le monde s'y met, pourquoi pas moi ?

C'est vrai, après-tout, je n'ai strictement rien à dire et mes opinions (qui sont aussi nombreuses qu'offensantes, généralisatrices, ignobles, simplistes, voire même pourries) n'engagent que moi. J'ai donc tout ce qu'il me faut pour démarrer une de ces atrocités publiques que personne ne lit, sorte de caisse de savon plantée non pas dans Hyde Park mais bien au milieu du centre commercial opaque et gigantesque que constitue Internet. Qu'est-ce que ça va m'apporter de m'égosiller ainsi dans ce désert ? Pas grand chose. Mais peut-être que je me connaîtrais mieux au bout du compte. Croire qu'on fait ce genre de choses pour les autres, c'est se leurrer: Il est clair que c'est un geste particulièrement égoïste que d'écrire ses étâts d'âme même pas intéressants en croyant que de parfaits inconnus vont aller le lire chaque jour que Dieu fait (ou chaque jour tout court, pour les mécréants).

Comme quoi que je puisse écrire je passerai pour une andouille, autant y aller franchement.

Bonne lecture !

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